Galápagos : sur la Isla Santa Cruz, les animaux nous font de l’oeil

Îles Galápagos, du 9 au 21 mai 2018

À un certain moment au cours de chacun de nos longs voyages, nous devenons très fatigués à cause du stress dû aux déplacements continuels, aux lits pas toujours confortables, aux nombreuses activités physiques que nous entreprenons, etc.. Habituellement, c’est après huit semaines de déplacements constants que nous devons prendre une pause et c’est encore le cas cette fois-ci. C’est pourquoi nous avons une fois de plus changé nos plans. Plutôt que de nous rendre en Bolivie comme prévu en partant de Cuzco au Pérou nous avons pris l’avion en direction d’une PLAGE en Équateur.

Alors, nous avons pris un vol pour Quito, la capitale de l’Équateur et, le lendemain, un autre avion pour Manta puis une voiture avec chauffeur (1 h 30) pour faire la centaine de kilomètres qui nous séparent de notre destination de repos, Puerto Lopez. Nous y avons loué une belle grande chambre/chalet avec terrasse près de la mer et fait le farniente pendant 10 jours : plage, paresse, hamac, baignade et évidemment notre cher blogue!

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On sent que les Galapagos ne sont pas si loin. Aperçu juste devant notre terrasse.

Un mot sur Puerto Lopez. C’est un endroit pas encore très touristique, mais qui le deviendra assurément. Il y a quelques restos dont certains se veulent internationaux, mais aucun n’est franchement bon. La plage est immense et déserte ce qui n’est pas pour nous déplaire. L’eau est d’un vert bouteille, mais, chose étrange, on a l’impression qu’elle sent le poisson ;-). En fait, toute la ville sent le poisson à certaines heures de la journée, surtout lorsque les pêcheurs arrivent. Un peu désagréable à la longue, mais sur la grande terrasse de notre chambre, nous étions bien et nous nous sommes vraiment reposés. L’hôtel que nous avons choisi est le mieux coté dans Booking et avec raison. Les chambres sont construites au milieu d’un immense jardin recouvert de plantes, de fleurs et d’arbres. Ce sont les proprios, deux expatriés italiens, qui l’ont construit au fil des vingt dernières années. C’est très beau, les chambres sont superbes comme de petits chalets et la plage, avec plusieurs petits pavillons privés et des hamacs fournis par l’hôtel, est juste en face.

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C’est avec une énergie renouvelée que nous prenons ensuite l’avion à Guayaquil, la métropole industrielle du pays située à 220 km au sud, afin de nous rendre aux îles Galápagos… Ben oui! Impossible de résister à l’invitation de l’archipel, nous sommes bien trop près pour manquer ça 😉

Avant de vous parler de nos visites dans les Galápagos, quelques explications sur cette destination singulière.

L’archipel des Galapágos est situé à environ 1 000 km de l’Équateur et est composé de 48 îles et îlots volcaniques, dont seulement trois sont habitées. Les îles furent découvertes par les Espagnols vers 1535 et annexées à l’Équateur en 1832. Outre le fait qu’elles furent le repaire de pirates, de boucaniers et de baleiniers pendant longtemps, elles furent inhabitées jusque vers 1930, époque où elles se transformèrent en une colonie pénitentiaire jusque vers 1959 où finalement elles devinrent un parc national. À partir de ce moment, le gouvernement fit beaucoup d’efforts pour les coloniser. Aujourd’hui, il y a trois villes/villages, Puerto Ayora sur la isla Santa Cruz avec environ 12 000 habitants, Puerto Baquerizo Moreno sur la isla San Cristóbal avec 7 000 habitants et Puerto Villamil sur la belle Isabela avec 2 000 habitants.

Notre cher ami Charles Darwin, naturaliste britannique bien connu, alla y faire un tour de trois semaines en 1835 et c’est en étudiant l’évolution des oiseaux, principalement des pinsons, qu’il entreprit sa réflexion sur l’évolution des espèces par la sélection naturelle dont il publia la théorie L’origine des espèces près de 25 ans plus tard (1859). Mais Charles est encore bien présent sur les îles…

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Statue de Charles Darwin et de Georges le solitaire (la tortue), les deux icônes des Galápagos

L’archipel est protégé dans son ensemble, sauf les trois zones urbanisées, par son statut de Parc national des Galápagos, de Réserve marine des Galápagos et de site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces statuts font en sorte que sa flore et sa faune sont très protégées, car elles sont composées de nombreuses espèces endémiques et même souvent endémiques à une île en particulier. D’ailleurs, les contrôles exercés sur les bagages et les voyageurs (interdiction de transporter de la nourriture, des plantes, des animaux, etc., les sacs et les valises sont scellés et les semelles de souliers sont inspectées et nettoyées avant d’embarquer sur les traversiers) permettent d’éviter la contamination entre les îles.

Nous sommes arrivés à la isla Baltra où se trouve l’aéroport, anciennement une base militaire américaine. Ensuite un petit tour de 15-20 minutes d’autobus, une navette en bateau et un autre autobus (45 minutes) jusqu’à la ville de Puerto Ayora. Mais comme l’autobus n’était pas plein, le chauffeur a décidé de ne pas partir. Nous avons dû prendre un taxi (33 $US) que nous avons partagé avec un autre couple de voyageurs, de jeunes Allemands fort sympathiques.

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Pélican des Galapágos

Puerto Ayora est une belle petite ville, très touristique évidemment, mais agréable à séjourner. La rue principale est bondée de restaurants, d’hôtels, de boutiques et d’agences de voyages. En bordure de mer, principalement au quai, les otaries, les iguanes et les raies dorées imposent leur présence et leur priorité, partout.

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Raies dorées

Le proprio de notre hôtel à Puerto Lopez nous avait recommandé de faire le tour des agences pour tenter de trouver une croisière de dernière minute qui, semble-t-il, sont vraiment plus abordables. C’est donc ce à quoi nous nous sommes attardés en arrivant. Il y a des dizaines de croisières, mais elles ne visitent qu’une partie de l’archipel (le circuit nord, le circuit sud, etc.). Comme nous avions du temps devant nous, et après avoir pesé les pour et les contres, nous avons préféré passer quelques jours dans chaque ville et choisir certains circuits d’une journée qui nous semblaient les plus intéressants. Les prix pratiqués et les circuits offerts par les croisiéristes ne valaient pas la peine.

Il y a plusieurs visites possibles sur l’île de Santa Cruz en tant que telle, mais aussi plusieurs dans les îles voisines. Selon notre hôte, la must des must est celle à la isla Seymour Norte située au nord de la isla Baltra. Comme elle faisait partie de nos plans, nous n’avons pas hésité à réserver nos places pour quelques jours plus tard et nous lui consacrerons le prochain billet.

Pour les autres journées sur l’île de Santa Cruz, nous nous sommes concentrés sur les activités à proximité. D’abord, une journée à la plage de Tortuga Bay. On s’y rend à pied (2,6 km) par un beau sentier aménagé et on y retrouve une magnifique plage de sable blond et où l’on aperçoit nos premiers requins dans l’eau peu profonde.

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Le sentier de 2,6 km pour se rendre à la plage de Tortuga Bay

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAEn marchant un peu plus loin sur la plage, on rejoint la Playa Mansa, une petite anse aux eaux tranquilles et où il est plus facile de se baigner et dans laquelle il est possible de faire du snorkeling. Soit nous n’avons pas été chanceux, soit c’est toujours comme ça, mais il n’y a rien à voir, car l’eau est trop troublée par le sable. On nous a dit plus tard qu’il aurait fallu louer un kayak ou nager vraiment plus loin pour voir quelque chose. Pas bien grave, il faisait un temps splendide, le site est paradisiaque et nous avons fait un pique-nique entourés de pinsons et de moqueurs des Galápagos.

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Il existe quatre variétés de moqueurs aux Galápagos, dont trois qui sont endémiques à l’île dont ils portent le nom, soit le moqueur d’Española, le moqueur de Floreana, le moqueur de San Cristóbal. Sur cette photo, il s’agit du moqueur des Galápagos que l’on retrouve sur tout l’archipel.

Aux alentours de ces deux magnifiques plages, des mangroves, des petits sentiers bordés de cactus Opuntia, des oiseaux et autres espèces animales endémiques tels que des crabes rouges et des iguanes marins nageant vers le large pour aller se nourrir ou faisant le plein d’énergie en se confondant avec les pierres volcaniques ou encore se prélassant  sur le sable chaud ou empilés les uns sur les autres.

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Sentier bordé de cactus Opuntia echio
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L’Opuntia echio est une plante endémique des Galápagos et il en existe six variétés. Les cactus ne croissent que de quelques millimètres par année (celui-ci doit être très vieux). Ils sont d’une importance capitale dans l’écosystème des îles, car les tortues terrestres géantes, les iguanes et les oiseaux se nourrissent de leurs pousses et de leurs fruits.
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Huîtriers d’Amérique (race des Galápagos), sous-espèce endémique des Galápagos, c.-à-d. qu’il peut être considéré comme une espèce à part entière.
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Mouette des laves (endémique des Galápagos)
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Les crabes rouges, une autre espèce endémique

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Des expériences ont été menées par les scientifiques pour comprendre comment les animaux sont parvenus dans l’archipel. Ils en sont venus à la conclusion qu’en se laissant dériver, un objet flottant ou un animal peut parvenir aux Galápagos en quelques semaines. Les courants de Humboldt ou de Panama amènent naturellement vers les îles.

De ce fait, ils supposent que dans le cas des reptiles, ceux-ci ont pu se retrouver, malgré eux, embarqués sur un tronc à dériver au fil des courants et finir par s’échouer sur une plage de l’archipel. 

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Iguane marin

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L’iguane marin (endémique lui aussi) est le seul lézard des temps modernes au monde avec des habitudes marines. De là sa comparaison avec des êtres préhistoriques ou des créatures magiques tels que le dinosaure ou le dragon. En tous les cas, il est très intrigant et passe souvent inaperçu lorsqu’il refait le plein d’énergie sur les pierres volcaniques. On ne le voit pas et on ne l’entend pas non plus, car il ne fait aucun son excepté lorsqu’il expire par le nez très fort pour se débarrasser du sel accumulé dans ses narines après ses expéditions pour se nourrir dans les fonds de l’océan.
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Cette photo est bel et bien en coucleur
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Combien en voyez-vous?

La Station de recherche Charles Darwin où près de 200 scientifiques de partout dans le monde travaillent encore est un autre impératif de la ville. Le centre abrite une immense pouponnière de tortues qui sont gardées jusqu’à l’âge de 4 ans pour être ensuite relâchées dans leur île natale.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAMais, le clou de la station est la tortue maintenant empaillée de George le solitaire. Georges fut trouvé sur l’île Pinta en 1971 et il est le dernier descendant de son espèce. Le centre de recherches l’a gardé jusqu’à sa mort en 2012, alors qu’il avait plus de 100 ans, tentant en vain d’en assurer sa reproduction.

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Le tristement célèbre Georges le solitaire

Notre dernière activité à Santa Cruz a été de nous rendre, en taxi (52 $), jusqu’à la Réserva de Tortugas Gigantes El Chato presque au centre de l’île. La réserve est fermée aux touristes, mais une entreprise privée située en bordure du parc permet aux visiteurs de voir les fameuses tortues géantes emblématiques des Galápagos. La visite vaut le détour et, même si les tortues ne bougent pas tellement vite, elles sont très protectrices de leur territoire comme on peut le constater dans la vidéo suivante.

Mise en garde : Attention, cette vidéo contient des scènes de violence et des cris de terreurs.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAÀ proximité de la réserve, il y a un tunnel de lave — ce genre de tunnel peut être créé lorsqu’une coulée de lave se tarit; l’extérieur se durcit et l’intérieur continue de s’écouler et de se vider, créant ainsi une forme de tunnel — qui mesure environ un kilomètre de long. On y entre par un bout, on sort par l’autre et il est bien éclairé. C’est Ok comme visite secondaire puisqu’elle est jumelée avec la réserve de tortues, mais c’est ordinaire. Comme Dominique n’aime pas beaucoup les grottes et les trucs de ce genre, hé bien on ne s’y est pas attardé!

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAUne petite visite à Las Grietas (Les crevasses) s’impose aussi. Il faut prendre un bateau-taxi jusqu’à la German point et ensuite une petite marche d’à peine un kilomètre en passant par une mine de sel.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAIl s’agit d’une longue crevasse d’environ 30 mètres de haut avec des bassins très profonds qui ont été formés par les déplacements de lave lors d’éruptions volcaniques. Les bassins d’eau saumurée sont séparés par des amas de roches. Il s’agit d’un mixte d’eau salée de la mer et d’eau pure venant des hautes terres. Les gens se tiennent surtout dans le premier bassin pour y plonger, mais il ne faut pas hésiter à aller plus loin dans les suivants, il y a de beaux gros poissons et c’est plus tranquille.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAOn peut aussi profiter du très joli sentier qui mène à différents points de vue sur les crevasses.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERA Voilà pour notre première tranche d’histoire aux Galápagos. Nous sommes ravis par tout ce que nous voyons. On a bien hâte de vous parler des Boobies ;-). Mais avant, nous avons décidé d’ajouter pour celles et ceux que ça peut intéresser, quelques points sur l’aspect mercantile d’une visite dans ce coin du monde, car, ce n’est pas gratuit toutes ces petites merveilles. Sachez donc que :

  • Le billet d’avion aller-retour Quito – Galapagos est d’environ 600 $CAN par personne.
  • Il faut s’acquitter de droits d’entrée dans l’archipel d’environ 160 $CAN par personne.
  • Les excursions en bateau pour aller visiter des îles ou des sites de plongée/apnée, sont en moyenne de 200 $CAN par personne.
  • Le transport entre les trois villes se fait en traversier (deux fois par jour) et coûte 40 $CAN par personne (deux heures de bateau ou deux heures de brasse-camarade. Nous vous conseillons de vous asseoir à l’arrière du bateau près des moteurs, c’est là que ça brasse le moins). Un truc en passant si vous y allez, arrivez par l’aéroport de Santa Cruz (Baltra) et repartez par celui de San Cristóbal, ou vice versa pour épargner un traversier et une nuit d’hôtel.
  • Les hôtels sont plus chers que la moyenne pour moins de confort.
  • Les restaurants nombreux, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets.
  • Il est possible, et à notre avis encore plus intéressant et moins coûteux, de visiter les Galápagos sans acheter les fameuses croisières de 3-4-5 jours.
  • Un mot spécial pour notre hôtel et son hôte à Santa Cruz, le K-Leta Guest House. Situé à une minute de marche de la rue principale Charles Darwin, il compte quatre chambres/appartements très grandes et propres. Et que dire de son jeune proprio? Des plus sympathiques, toujours prêt à aider et fiable dans ses nombreuses recommandations, car il connaît très bien son archipel. En plus, il vous réservera les traversiers et les sorties pour un peu moins chers. Allez-y sans hésitation.

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7 commentaires sur “Galápagos : sur la Isla Santa Cruz, les animaux nous font de l’oeil

  1. Superbes photos fauniques et des lieux. Ça doit être le fun de voir un iguane au déjeuner 🙂 Un lieu extraordinaire pour le repos et l’observation.

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    1. Oui c’est un endroit vraiment hors du communs principalement à cause de sa faune unique et impressionnante. Un paradis pour les photographes animaliers, d’ailleurs nous avons croisé à deux reprises des bateaux de la National Geographic.

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  2. Des îles qui font rêvées ! Des animaux exceptionnels ! Surtout de belles iguanes , j’en ai compté 4 et PY aussi. J’imagine qu’on doit avoir des yeux tout le tour de la tête pour ne rien manquer. Magnifique vos photos.

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