Accueillis par la Kumari de Katmandou

Katmandou, du 27 septembre au … on verra, on ne sait pas encore…

Nous sommes partis de notre Charlevoix adorée le 23 septembre et avons passé quelques jours à Montréal avec les enfants et la famille de Dominique (merci à toutes et tous pour votre chaleureux accueil) pour finalement décoller le 26 septembre à 23 h par un vol de Turkish Airlines – Montréal / Istanbul, 5 heures d’escale et Istanbul / Katmandou. Nous sommes arrivés à 6 h 30 du matin, avec plus de 20 heures de transport et un décalage horaire de 9 h 45. Disons-le, nous étions poqués.

À l’aéroport, nous étions très heureux d’avoir obtenu nos visas à l’avance (facile à obtenir par la poste avant de partir, mais longue file d’attente à l’aéroport). Notre navette nous attendait, tout comme notre chambre d’hôtel même de si tôt matin. Bien heureux pour nous, nous avons été nous reposer jusqu’au lendemain matin pour Dominique et avec une sortie souper pour Jean-Pierre.

Parlons de Katmandou puisque nous y sommes. Bien qu’il existe des vestiges de la ville datant du VIIe s. av. J.-C., ce n’est qu’au XIIe s. qu’elle fut officiellement fondée. À la suite de guerres de royaumes, elle devint la capitale du Népal unifié vers 1768. La plupart des temples et des palais de Durbar Square (Place du palais) ont été construits vers cette époque. La ville compte maintenant plus de 3 millions d’habitants et elle est très polluée, mais surtout très poussiéreuse avec toutes ses rues défoncées.

Pour notre première vraie journée, nous nous rendons à Durbar Square, LA place centrale de la ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Là où se trouvent évidemment le palais royal ainsi que de nombreux temples et stupas si merveilleux qui ont fait la popularité culturelle du Népal. C’est sur cette place et parmi ces temples que les rois étaient couronnés et que les Bouddha et dieux hindous étaient adorés. Et aussi que les Beatles, Rolling Stones, Pink Floyd et tous les hippies des années ’70 venaient chercher l’inspiration ( ! ) avec les sadhus de l’époque. Et c’est, j’imagine, ce mysticisme qui incitait Jean-Pierre à venir ici :-). C’est son époque, que voulez-vous!

OLYMPUS DIGITAL CAMERAMais quel désastre fut le tremblement de terre de 2015. À Durbar Square, un grand nombre de temples et de bâtiments ont été complètement ou partiellement détruits de sorte que l’endroit est un immense chantier de construction entamé, mais non terminé avec des tas de graviers, de pierres, de briques et de bois un peu partout. Mais, il en reste encore suffisamment, même si certains sont soutenus avec des supports de bois, pour pouvoir admirer la gloire du passé et le style népalais. C’est magnifique et on y reviendra.

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Maju Dega Temple
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Temple Shiva-Parbati. Les deux personnages en bois à la fenêtre du haut sont Mahadev et Parvati

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Et c’est à l’image de la ville en général, des chantiers entamés et des tas de graviers partout. Des rues étroites, défoncées et empoussiérées où circulent avec peine et misère des camions, des taxis, des vélos, des scooters, des motos, des rickshawet évidemment du vrai monde. Comment c’était avant le tremblement de terre? Certainement pas tout à fait selon nos normes et attentes nord-américaines, mais maintenant, ouf! De la poussière partout et un grand nombre de personnes se promènent avec des masques pour se protéger de la pollution. Évidemment, notre premier réflexe est de faire la comparaison avec la cohue de l’Inde. On pourrait dire que c’est l’équivalent des plus petites villes de l’Inde, mais un tout p’tit peu moins bruyant et avec moins de monde.

Et que dire des fils électriques dans les poteaux! Indescriptible! Alors là, on ne croyait pas possible de battre tout ce dont nous avions déjà vu dans les autres pays d’Asie. Mais voici des photos, jugez-en par vous-mêmes et si quelqu’un a vu pire, dites-nous à quel endroit, nous sommes curieux de savoir.

Mais, revenons à Durbar Square. Le prix d’entrée sur le site est valable pour la journée, mais si vous voulez y aller plusieurs fois, il est facile d’obtenir une prolongation pour la durée de votre visa, gratuitement. Ce que nous avons fait. Il faut se présenter au bureau du site avec une photo et son passeport et le tour est joué.

Donc, à l’arrivée sur la place, nous apprenons que c’est jour de fête, celle d’Indra Jatra et que, pour cette occasion, la Kumari, déesse vivante hindoue, sortirait de sa maison et que de surcroît il y aurait beaucoup de monde. Nous sommes très contents, on ne s’attendait pas à ça, nous croyions que cette fête avait déjà eu lieu. Nous nous laissons tenter par les services d’un guide pour une petite heure histoire pour nous faire expliquer les tenants et les aboutissants du site et de la fête qui aura lieu en fin de journée.

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Un sadhu

Pour ce premier billet, outre les commentaires sur le voyage et les préliminaires sur la ville, parlons d’abord de la fête d’Indra Jatra. Elle dure huit jours, dont trois de processions dans les rues de Katmandou pour honorer Indra, le dieu hindou de la pluie afin d’obtenir de bonnes récoltes. La légende veut qu’Indra, déguisé en humain, soit venu du paradis pour voler une fleur pour sa mère. Mais il s’est fait prendre! Pour se faire libérer, il a dû révéler son identité et promettre que les morts de la dernière année seraient envoyés au ciel et qu’il y aurait suffisamment de pluie pour que les prochaines récoltes soient bonnes. Cette fête est célébrée depuis au moins le XVIIe siècle.

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Les gens s’installe partout pour voir la parade même sur les temples démolis par le séisme et qui menacent de s’écrouler

La journée de notre passage coïncidait avec la procession ultime au cours de laquelle est transportée sur un chariot tiré par des hommes, dans les rues de la ville (ainsi que dans les autres villes de la région), la déesse vivante appelée la Kumari (la vierge en français).

Le temple s’est transformé en montagne humaine multicolore.
Avant l’apparition de la déesse, des personnages masqués se livrent des combats sous la cacophonie de multiples groupes de musiciens.
Trois charriots sont tirés pendant la cérémonie. Les deux premiers transportent de jeunes filles qui ont l’air d’être aussi des déesses, mais très sincèrement, nous n’avons pas très bien compris qui elles étaient.
La déesse Kumari. En arrière plan, on aperçoit sa résidence.

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La tradition des kumaris, qui n’existe que dans la vallée de Katmandou, consiste à sélectionner de très jeunes filles (dès l’âge de trois ans) qui répondent à 32 critères, dont la forme des dents, la couleur et la forme des yeux et des cheveux, etc. Les élues deviennent alors les représentantes de la déesse hindoue Durga. Elles sont considérées comme des déesses vivantes. Et c’est bien là leur malheur. Elles vont vivre une enfance quasi cloitrée en même temps qu’elles seront adorées par tous jusqu’à leurs premières règles. Après, en tant que jeune femme et pour le reste de leur vie, elles devront se démener pour retrouver une vie normale auprès de leur famille et dans la société. Mais pour certaines d’entre elles, ce sera la vie de misère dans la rue pour le reste de leurs jours parce qu’elles n’arriveront pas à s’intégrer et encore moins à se marier. Selon la légende, en se mariant avec une ex-kumari, les hommes risquent de mourir au cours de l’année suivante.

Quelques détails entourant la vie de déesses. Elle ne doit pas, entre autres, se souiller en marchant sur le sol, porter des souliers, démontrer des émotions donc, ne pas rire, ne pas pleurer (il parait que ça porte malheur) et ne pas avoir peur, etc. Elle doit toujours s’habiller en rouge (couleur de déesses), etc. Jusqu’à tout récemment, elle ne recevait aucune éducation… Elle a une multitude de serviteurs pour veiller sur elle et pour la porter. Finalement, elle apparaît quelques fois par jour aux fenêtres de sa demeure pour que les gens puissent la voir et fait environ une douzaine de sorties extérieures au cours de son règne. Mais, dès ses premières menstruations ou autre saignement dû à une blessure, out!, la fillette est rendue à ses parents et c’est le retour à la vie normale. Sans fonds de pension ni rien, mais avec le titre honorable de Kumari royale retraitée.

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La maison de la Kumari. C’est de la fenêtre du haut au centre que nous avons pu voir la petite déesse pendant environ 1-2 minutes. Nous avons bien vu que quelqu’un la portait pour la mener à la fenêtre afin qu’elle ne pose pas les pieds sur le sol. Aucune photo n’est permise lors de ses apparitions.

Voici un lien intéressant d’un reportage sur une déesse retraitée si vous voulez en savoir plus.

Et cette procession ultime s’accompagne aussi de sacrifices (chèvres, veau, etc.), de danses avec des masques traditionnels et de la bière coulant des masques de Bhairava, le dieu protecteur.

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Masque de Bhairava duquel s’écoulera de la bière le moment opportun.

Nous n’avons assisté qu’au début de la fête, laissant les dizaines de milliers de Népalais festoyer à leur goût. Il y avait trop de monde pour nous, nous qui étions sur le décalage horaire en plus d’avoir passé quelques heures à attendre sous le soleil de plomb que la fête commence. Les photos vous donnent un aperçu de la place principale, mais il y avait du monde et des activités dans toutes les rues autour de la place.

On vous reparle de Katmandou plus tard.

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20 commentaires sur “Accueillis par la Kumari de Katmandou

  1. Super intéressant !! Être Kumari n’est pas un honneur mais une malédiction. Pauvre enfant !! Les fils électriques… un méli-mélo incroyable et que dire de la boite électrique. C’est surprenant de voir que ça résiste même aux pluies, les risques d’incendie sont énormes. Peut-être que Kumari ou Indra Jatra y sont pour quelques chose 😉

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    1. Merci Lise. Comme on dit, autre pays autre moeurs… et les croyances qui vont avec. On n’y peut pas grand chose malheureusement. Pour ce qui est des fils et aussi de l’état de la ville en général et de ses rues, quand on se compare, on se console. Aujourd’hui nous avons fait une visite à 21 km de notre hôtel, ça nous a pris 1h30 en voiture pour nous y rendre. C’est tout dire. Imagine les habitants qui subissent ça au quotidien.

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  2. Superbes photos et merci pour tous ces détails! Je n’ai pas eu la chance de voir cette fête lors de mon passage au Népal, mais vous ressassez d’excellents souvenirs de ce pays si attachant.

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    1. Merci Suzie. Nous avons été chanceux d’ête là pour cette fête, c’est un heureux hasard. Nous aurons plusieurs occasions d’assiter à d’autres fêtes puisque les mois d’octobre et novembre, sont de gros mois festifs au Népal. Bien hâte de voir ça.

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  3. J’ai vu la Kumari de Mumbai il y a quelques années,on nous a fait la même histoire.Je vous souhaite un très beau voyage .J’espère vous lire encore bientôt.Au plaisir.xx

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    1. Selon nos informations, les Kumaris n’existent que dans la région de Katmandou, même pas ailleurs au Népal. Je suis curieux, as-tu plus d’informations sur celles de Mumbai ? Merci de nous faire des commentaires, nous apprécions. Au plaisir de te revoir.

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    1. Salut toi! Nous trouvons en effet que c’est un bon départ d’autant plus que c’est complètement pas hasard qui nous y avons assisté. Bien hâte de voir les fêtes d’octobre qui commencent le 10 pour 9 jours. Ça devrait être intéressant. À suivre! xx

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  4. Hey! Joli billet! Je retourne bientôt à KTM après 8ans d’absence, tes photos me font pas mal penser à mes souvenirs de l’époque (avant le tremblement de terre) peut-être que cela n’a pas tant changer dans le fond… je te souhaite un bon voyage!

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  5. Il y a de l’action à votre goût semble-t-il ! Une fête pour vous accueillir, des gens colorés et plein plein de guirlandes de fils ! C’est très amusant et j’espère que vous en profiterez au max… Katmandou c’est quelque chose, mais c’est aussi horrible ce qu’ils font des petites filles élues !!!!
    Bon début de vancances, ça promet !

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