3 provinces, 3 Pueblos Mágicos, 3 sites archéologiques, de l’art et de la nature

du 13 au 21 février 2020

Bien regaillardis après notre magnifique séjour à la plage de Tenacatita, c’est tout de même avec un léger déchirement que nous reprenons le chemin, mais quand même avec un super but. Celui de nous rendre ultimement dans la région de Zitacuaro, el pais del monarco. Mais d’abord, direction Pátzcuaro, point de chute d’où nous sillonnerons les alentours pour quelques jours.

Nous empruntons la route 200 vers le sud sur environ 150 km jusqu’à Tecoman pour ensuite remonter vers le nord-est en direction de Colima et de sa petite voisine Comala. Nous nous dirigeons d’abord vers le camping La Laguna Maria pour y passer la nuit. Nous y sommes les seuls touristes en compagnie d’innombrables oiseaux. Sur le trajet, on peut contempler les volcans Fuego, toujours actif, et Nevado de Colima, assoupi, qui dominent le panorama.

Le lendemain, nous allons visiter Comala, à 20 minutes de là. Comala, un des nombreux Pueblos Magicos du pays, est surnommée la ville blanche à cause de la couleur, vous l’aurez deviné, de ses maisons. Sa place principale est très jolie, nous y retrouvons plusieurs restaurants et marchands d’artisanat et de gâteries de toutes sortes, dont la fameuse agua de tuba, une boisson fermentée à base de sève de palmier. C’est très frais et désaltérant contrairement à bien des boissons fermentée typiques. Les locaux y ajoutent même une poignée de peanuts, on a opté pour la version sans…

Qu’est-ce qu’un Pueblo Mágico?

Le programme Pueblos Mágicos est une initiative du gouvernement qui vise à promouvoir des villes de moindre envergure à travers le pays qui offrent aux visiteurs une expérience « magique » en raison de leur beauté naturelle, de leur richesse culturelle, de leurs traditions, de leur folklore, de leur pertinence historique, de leur cuisine, de leur art et de leur hospitalité.

Le gouvernement veut ainsi reconnaître que l’expérience « magique » du Mexique ne se limite pas à son célèbre soleil et à ses plages, c’est bien plus que cela. Le succès du Mexique est dû en partie à la grande hospitalité et à la culture mexicaines, qui font revenir de nombreux touristes.

En juin 2019, le Mexique comptait 121 Pueblos Mágicos. (Wikipédia)

Selon le Lonely Planet, il ne faut pas manquer de visiter l’Ex-Hacienda Nogueras, aussi, nous nous y rendons. C’est en fait l’ancienne maison de l’artiste peintre Alejandro Rangel Hidalgo, reconnu internationalement notamment grâce à ses cartes de Noël de l’Unicef dans les débuts des années 1960. Les moins jeunes se souviendront probablement de ces fameuses cartes… Donc, Hidalgo a légué sa demeure natale où il a vécu et travaillé toute sa vie à l’Université de Colima. Celle-ci convertit l’hacienda en un centre de recherche comprenant un musée consacré aux collections de céramiques préhistoriques, aux travaux et à l’œuvre de l’homme. Bref, c’est une visite assez ordinaire, si on est serré dans le temps, on ne manque pas grand-chose en passant notre chemin.

Nous reprenons la route direction, Pátzcuaro, un deuxième Pueblo Magico, à l’est de Colama. Deux possibilités pour s’y rendre et ni l’une ni l’autre n’est en ligne directe. Une première, par les plus petites routes, de 370 km, alors que la deuxième, avec davantage d’autoroutes, de 515 km. Laquelle avons-nous choisie? La plus longue évidemment puisque Google Maps nous dit qu’elle est en réalité plus courte d’une heure. Et connaissant l’état des voies secondaires au Mexique, avec ses innombrables topes (buttes de ralentissement), l’écart sera plutôt de plusieurs heures. Sachez-le, les topes dans le pays, sont un vrai fléau.

Arrivés dans la région de Guadalajara, une grosse agglomération de plus de quatre millions d’habitants que JP voulait éviter, l’air ambiant est de 34 degrés, la clim du tuk-tuk faiblit et ne suffit plus à refroidir l’habitacle. Ouach! Une recherche sur iOverlander indique qu’il y a un concessionnaire Mercedes à Guadalajara et que quelqu’un a déjà dormi dans la rue adjacente du garage, en toute sécurité. Un deux pour un! Nous arrivons cinq minutes avant la fermeture, exténués d’avoir traversé la ville dans un trafic infernal et avec cette chaleur…, les nerfs un peu à vifs. Heureusement, les employés fort gentils nous assignent une place de stationnement sur la rue juste à l’entrée de la porte du garage (sécuritaire, mais bruyant quand même) prêts pour la réparation le lendemain matin. Au final, plus de peur que de mal. Il faut croire que tuk-tuk a eu une grosse bouffée de chaleur et qu’il s’est rétablit pendant la nuit.

Tant qu’à être à Guadalajara, Dominique insiste pour aller dans le quartier de Tlaquepaque, un autre Pueblo Magico. On se gare sur une petite rue adjacente du centre et poursuivons à pied jusqu’à la calle Independencia, rue piétonnière qui regorge de boutiques d’arts et de maroquineries créés par des artisans locaux ainsi que de nombreux restaurants. D’ailleurs, ce sera au Casa Fuerte que nous aurons pris notre meilleur repas durant tout notre séjour au Mexique. Nous nous sommes régalés avec leurs Fresh tuna crispies. On en salive encore!

La ville compte deux petits musées qui se visitent assez rapidement, mais fort intéressants. Le Museo Pantaléon Pandura qui présente une collection d’art folklorique local et le Museo Regional de la Cerámica, qui, comme son nom l’indique, se consacre aux différents types de céramique fabriqués dans le Jalisco et le Michoacán.

C’est tout au bout de la rue piétonne que l’on rejoint la place principale Jardín Hidalgo verdoyante et bien animée ainsi que sa cathédrale.

En conclusion, Jean-Pierre doit reconnaître que Dominique a bien fait d’insister. C’est un détour qui vaut la peine d’y passer plus de temps encore.

Pour le coucher, nous nous rendons dans le stationnement de Raul et Manuel non loin de là. Il est entouré de hauts murs et gardé toute la nuit. Ce n’est pas très sexy comme spot, mais c’est juste pour un dodo et la sécurité. Ça fait la job comme on dit!

Le dernier tronçon de route en direction de Pátzcuaro est très correct et nous arrivons au Villa Patzcuaro Hotel and RV Park en fin de journée. Nous y resterons cinq nuits, préférant un point d’ancrage fixe pour rayonner autour plutôt que de changer de place tous les jours. Plus reposant comme ça, pas de casse-tête pour trouver des endroits où dormir, et cela nous a permis de profiter davantage des lieux et de relaxer. Ce fut une très bonne décision. Alors, voici les nombreuses activités de la région.

D’abord, une visite du centre historique de la ville s’impose. Nous nous y rendons une première fois à pied, une trentaine de minutes de marche et, puisque c’est lundi et que les musées et beaucoup de commerces sont fermés, nous y retournerons un autre jour en colectivo. Il y a beaucoup à voir, notamment la Plaza Gertrudis Bocanegra, avec sa si particulière bibliothèque, la Basílica de Nuestra Señora de la Salud, le Museo de Artes Populares, plusieurs templos et la Casa de los Once Patios et ses artisans. Mais la ville fait aussi bonne figure grâce à sa Plaza Vasco de Quiroga, reconnue comme l’une des plus belles du pays. C’est vrai qu’elle est très belle, mais pour vivre son effervescence, mieux vaut y aller le week-end alors qu’orchestres et artistes de rues animent l’endroit. Malheureusement, nous y étions en plein milieu de la semaine et à l’exception de quelques restaurants et boutiques ouverts, c’était le calme plat. Pas grave, nous avons bien apprécié quand même.

C’est effectivement très beau, mais sans beaucoup de comparables alors, difficile de trancher. Par contre, nous avons rencontré deux couples retraités amis, des Français et des Américains, qui, tellement d’accord avec cette affirmation, s’y sont maintenant installés pour toujours. En tout cas, nous sommes enchantés de nos visites.

À proximité de la ville, il y a trois sites archéologiques que l’on peut explorer aisément dans une même journée. D’abord, le plus près à 18 km, Tzintzuntzan où se trouvent les seuls vestiges de l’Empire Tarasque. C’est un groupe de cinq temples ronds à degrés appelés yácatas. Sis sur le dessus de la colline, il offre une vue magnifique sur les environs.

Puis, la zone archéologique d’Ihuatzio, plus vieille que celle de Tzintzuntzan et partiellement restaurée, mais nous a impressionnés davantage. Sur place, un vieux monsieur, genre de gardien-guide, nous a bien expliqué les différentes composantes du site dont certaines remontent à l’an 900. Et sans lui, nous n’aurions jamais su qu’il comptait une pyramide, bien dissimulée il faut dire. C’était bien sympathique.

Et finalement, les vestiges de Tingambato, les derniers, mais non les moindres. Situé au milieu de luxuriantes plantations d’avocats et tout comme les deux précédents, il est très peu visité. Il s’agit d’un ancien site cérémoniel qui connut son heure de gloire entre 450 et 900 environ. Il compte entre autres une pyramide à degré haute de huit mètres. Nous l’avons beaucoup aimé et la journée se termine en beauté.

Si cette tournée vous intéresse, nous vous conseillons de l’exécuter dans cet ordre, soit du moindre au plus grand, à l’inverse, vous risquez d’être déçus.

Comme autre visite quotidienne, nous rejoignons Uruapan (70 km à l’ouest) afin d’explorer le clou de cette ville, le Parque Nacional Barrancadel Cupatitzio, un exubérant jardin subtropical situé au centre de cette agglomération de plus de 300 000 habitants. Le parc comprend une dense végétation traversée par une rivière tumultueuse. Des sentiers, des fontaines et des chutes ont été aménagés en quantité. Malheureusement, du moins à notre avis, ce suraménagement agace et rend le site un peu factice, mais nous devinons que pour les locaux, c’est un îlot de fraîcheur où les familles peuvent se promener agréablement en famille.

Finalement, comme dernière journée de visite, nous avions décidé d’aller à Morélia (50 km à l’est), la capitale, mais aussi la ville la plus belle et la plus dynamique de l’État. Nous avions bien sûr préalablement identifié des stationnements pas trop loin du centre pour y garer notre tuk-tuk, mais… tous les stationnements visités ne pouvaient nous accueillir (pleins, guérite à l’entrée trop basse ou trop étroite). De sorte qu’après quelques heures de recherches dans le trafic, bien débinés, nous démissionnons. On rebrousse chemin et regagnons notre camping pour profiter du calme, relaxer et préparer tranquillement nos affaires pour notre départ le lendemain.

Fiche camping – bivouac

Camping La Laguna Maria

La Laguna Maria, Comala, ColimaTrouvé sur iOverlander, à 20 minutes de Comala, soit à 20 km en montagne sur une belle route sinueuse. Le camping compte environ 18 places sur pelouse. Très propre, nous y étions seuls, donc très tranquilles. 250 $ M, électricité et eau non potable avec un bémol puisque rien ne coulait des robinets. Nous nous sommes branchés sur l’arrosoir du terrain pour remplir notre réservoir. Le site comprend aussi des cabañas, un petit lac, un parc pour enfant, une mini-ferme, une piscine, un mini dépanneur (eau, chips, etc.), des toilettes ainsi que des douches froides. En fait, il s’agit d’un centre agrorécréotouristique et puisqu’il est en altitude, les changements de température jour-nuit sont grands. De 32 o le jour, nous sommes passés à 11 o le lendemain matin. C’est un très bel endroit que nous recommandons, et en plus, il regorge d’oiseaux de toutes sortes.

Mercedes Guadalajara sur la rue devant le concessionnaire Mercedes, GPS : N 20o38’40.62, W 103o19’54.24, sur iOverlander.

Estacionamiento y Pension El Zorro, Guadalajara — Stationnement sécuritaire payant à 8 km de Tlaquepaque, 130 $ M, barré la nuit. Le gardien, Manuel est très sympathique.

Villa Patzcuaro Hotel and RV Park

Villa Patzcuaro Hotel and RV Park, Patzcuaro Sur iOverlander, le site comprend des cabañas ainsi qu’une douzaine de places de camping. Très tranquille, joli, entouré d’arbre, clôturé, piscine et tous les services (eau, égouts et électricité) à chaque emplacement. Situé à 3 km du Centro accessible à pied ou en colectivo (9 $ M). Parfait pour rayonner autour, beaucoup de choses à voir comme décrites plus haut, nous avons beaucoup aimé. Puisque la ville est en altitude, les écarts de températures entre le jour et la nuit sont grands, le thermomètre frôle les 7 o la nuit.

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10 commentaires sur “3 provinces, 3 Pueblos Mágicos, 3 sites archéologiques, de l’art et de la nature

    1. Les personnages, c’est nous ça? LOL, oui on se rend compte par les temps qui courent combien on respire mieux quand on est libre de nos mouvements. Vivement la fin de cette crise pour le bien-être de tous et toutes et grand merci à toi de nous lire. Bises

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  1. Il y a longtemps qu’on ne vous a lu et vu , il était temps ! Très belle région très différente de celle qu’on a visité ensemble , dynamique et accueillante . Ta photo Do du volcan est très belle, ce cône ressemble beaucoup à l’Arénal du Costa Rica, super ! Quand je pense que vous avez résisté à l’achat d’artisanat de cette région, magnifique ! Les paysages et le jardin sont rafraîchissants même s’il semble y faire très chaud, ce n’est pas la fraîcheur de la mer . C’était une belle idée que d’y séjourner plusieurs jours. Ne nous faites pas languir pour la suite … bises .

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    1. Ça fait longtemps effectivement, mais c’est exprès. On prend notre temps pour faire durer le plaisir (en tout cas le nôtre) car on ne sait pas quand nous pourrons poursuivre notre aventure et faire le plein de nouvelles histoires à partager. C’est différent c’est vrai du bout de chemin que nous avons fait ensemble, on était loin de la mer et surtout en altitude. Les paysages sont plus valloneux et il ne fait pas très chaud la nuit. Sinon, nous aussi on en revient pas de n’avoir rien acheté. On s’en mord encore les doigts lol, mais d’un autre côté le porte-monnaie s’en porte mieux. On se reprendra un de ces quatre. Merci et à bientôt ma soeur xxx

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  2. Magnifiques photos tous genres confondus mais j’ai un faible pour les oiseaux et la marmotte qui a bien saisi l’instant pour connaitre son 15 minutes de gloire. La photo de chute en basse vitesse est très réussi de même que la photo de Dominique allongée au sommet de toutes ces marches ( Pour celle-ci le crédit revient à monsieur ). C’est très joli un peu partout. J’ai cependant une question…Sur la photo du Templo El Santuario, il y a un grand câble qui pend du clocher. Es-ce que les cloches sont agitées à partir du sol au lieu de les tirer du sommet par l’intérieur ?

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    1. Ce fut un beau séjour aux visites très variées effectivement. On a beaucoup aimé. En ce qui concerne ton questionnement à propos des cloches, ils ne les ont pas activées pendant qu’on y était, mais c’est ce nous pensons également. Encore une fois, merci pour tes bons commentaires et JP te remercie particulièrement pour la photo qu’il a prise de moi ;-).

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    2. J’ajouterais également que j’ai très souvent une pensée pour toi et Fabienne en voyage et ce fut le cas au camping La Laguna. Il y avait tellement d’oiseaux… J’ai pris quelques clichés le matin en quittant les lieux sans gruger trop de temps, car nous avions notre visite à faire, mais j’aurais pu et aimé y passer beaucoup de temps. En tout cas assez longtemps pour pouvoir prendre le petit oiseau à la tête rouge de face. C’est qu’il est vite et craintif le petit (ou c’est la photographe qui manque d’expérience). D’ailleurs, cet oiseau qui s’avère être un Moucherolle vermillon, a été au Mexique ce que le Martin-chasseur fut pour moi en Asie. C’est-à-dire l’oiseau à capter lol. Je les voyais partout sans jamais y arriver correctement. Ça m’a pris 3 voyages en Asie avant d’y arriver. Bref, j’espère que ce ne sera pas le cas pour le Moucherolle.

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      1. Aux oiseaux, Fabienne et moi y serions restées toute la journée … des milliers de photos chacune 🙂
        Il y a des oiseaux plus difficiles à photographier,,ici les Parulines et les Roîtelets.

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