El País de la Monarca et ruines de Xochicalco, des ailes orange et de la pierre blanche

Du 21 au 24 février 2020

En route pour les papillons!

Après avoir quitté Patzcuaro, le GPS nous fait repasser par le centre-ville de Morelia. Habituellement, on tente d’éviter le trafic intense des centres-villes, mais cette fois-ci c’est une bonne chose puisque nous traversons le magnifique centre historique de la ville. Si nous avions pu nous trouver une place de stationnement la veille, nous aurions pu prendre notre temps pour admirer ces superbes bâtiments coloniaux. Mais bon, comme nous nous disons souvent qu’il ne faut jamais regretter nos décisions, on se contente de cette mini visite.

Ensuite, nous roulons le reste de la journée vers Zitacuaro par les petites routes de campagne. Près de trois heures pour franchir à peine 150 km. Mais les paysages vallonnés à souhait enchantent. On s’installe à l’hôtel Villa Monarca Inn qui met à la disposition des VR un espace gazonné derrière les chambres. Ça fera parfaitement l’affaire, car au País de la Monarca notre unique but est bien évidemment de visiter la Reserva de la Biosfera Mariposa Monarca (reconnue par l’UNESCO comme patrimoine mondial de l’humanité). C’est au sanctuaire El Rosario que nous observerons le grand voyageur qu’est le Monarque, soit à environ 25 km de notre point d’ancrage. Le Mexique compte quatorze colonies d’hivernage qui accueillent chaque année jusqu’à un milliard de monarques. Et la réserve dénombre à elle seule huit de ces zones. Oui oui, c’est bien à cet endroit qu’un guide de la réserve ainsi qu’un ardent défenseur dudit papillon, réputés pour leur combat contre l’exploitation forestière illégale et l’extension des plantations d’avocatiers, ont été tués au début de l’année.

C’est un peu déçus (surtout Dominique qui pense à ses photos) que nous partons le lendemain matin, car le ciel nuageux n’est pas idéal pour l’observation des papillons. Mais bon, on se croise les doigts pour que ça se dégage plus tard. Il n’y a pas beaucoup de monde sur la route secondaire que nous empruntons, mais arrivés à l’entrée du site, ouf! Stationnements pleins d’autobus, petits et gros, et foule, visiteurs et vendeurs de camelotes de toutes sortes nous débinent. Comme nous perdons très souvent la notion du temps en voyage, nous n’avions pas réalisé que c’était samedi. Grossière erreur! Les Mexicains adorent visiter les attractions de leur pays durant les week-ends et en très grand nombre. On devra faire avec… Pour nous rendre à la guérite d’entrée du parc, nous devons longer une multitude de petits étals de vendeurs de souvenirs. Puis, 45 minutes de marche nous mènent au sommet de la montagne à plus de 3000 m d’altitude et aux sites de nidification des papillons, soit dans une forêt de pins oyamel.

Sans surprise, il y a beaucoup de visiteurs sur le sommet, mais aussi un très grand nombre de gardiens-surveillants qui s’assurent que personne ne dépasse les limites permises ainsi que de la tranquillité des lieux. Mais, sincèrement étonnés, les gens sont silencieux et très respectueux.

Au début, on n’y voit que des masses grisâtres suspendues aux arbres. C’est ça qu’il y a à voir! C’est spectaculaire tellement il y en a, mais c’est un peu tristounet quand même! Il faut vraiment porter attention pour distinguer les papillons.

Mais heureusement, le soleil se montre le nez et des taches orange font leur apparition et il y en a de plus en plus. Il faut savoir, que les papillons restent sur les arbres qui ont emmagasiné la chaleur, et qu’ils ne les quittent que lorsque le soleil et la chaleur surviennent. C’est pour cela qu’on souhaitait ardemment le dégagement du ciel.

Saviez-vous que l’on dit du monarque qu’il est un grand voyageur?

« Au début de l’automne, il quitte le Québec en direction du soleil du Mexique ou de la Floride. Pour y arriver, il va parcourir en quelques semaines près de 4000 km! Il passera donc l’hiver au soleil. Au printemps, la génération suivante, qui vit moins longtemps (4 à 6 semaines contre 6 mois pour le monarque né au Québec), va reprendre la route du Nord. Il faudra plusieurs générations et plusieurs mois pour parcourir cette migration retour, qui se termine en juin, au Québec. » (L’effet papillon, Fondation David Suzuki)

Nous y passons donc quelques heures, ce qui nous a permis de voir, avec l’apparition du soleil, les papillons se détachant de leur grappe pour aller se nourrir sur les fleurs et s’abreuver dans les ruisselets. Évidemment, Dominique a fait surchauffer son appareil, mais ça en a valu le coup. Les observer est une expérience unique et émouvante. C’est une visite à ne pas manquer!

La descente fut aussi plaisante, nous avons pris le temps de zieuter les kiosques artisanaux, mais surtout de goûter quelques en-cas qui y sont vendus. Sachez également que c’est le rendez-vous pour les familles qui s’arrêtent dans l’un des nombreux restaurants qui longent le chemin. Belle ambiance.

Par ailleurs, on est tous au fait que les papillons monarques sont menacés d’extinction et à cet effet, si cela vous intéresse, voici deux liens pour en apprendre plus sur l’espèce et pour savoir comment contribuer à leur survie. Le premier est bien sûr celui de la Fondation David Suzuki. Soyez avisés, il vous donnera sûrement le goût de participer à votre façon à L’effet papillon. Pour le second, il s’agit d’une coïncidence, car Radio-Canada diffusait il y a quelques jours un mini reportage de Jean-Michel Leprince sur une nouvelle colonie de monarques dans le Parque Nevado de Toluca au Mexique. Les papillons ont trouvé un autre refuge au Mexique pour leur migration, c’est fort intéressant.

Plus de photos de la réserve du papillon monarque ici.

Nous sommes retournés dormir au même endroit que la veille pour reprendre la route vers le site historique de Xochicalco par une petite route secondaire, sinueuse, étroite et pas toujours entretenue. On y a aussi constaté un nouveau concept de responsabilité pour l’entretien routier; des paysans bouchent les trous dans la chaussée avec de la terre transportée avec une brouette et réclament une contribution des conducteurs… On doute assez que ce système puisse fonctionner au Québec, mais on félicite ces gens qui ont su se créer un emploi, bien que l’on devine que les profits ne compensent pas les efforts déployés.

Après plusieurs heures de route, on arrive au site archéologique de Xochicalco, qui comprend aussi un musée, et qui est situé au sommet d’une colline. Le musée intéressant est très bien aménagé et présente de belles pièces.

Quant à l’ancienne citée fortifiée, immense, bien conservée et restaurée, elle compte entre autres, plusieurs pyramides, deux terrains de belotes et un observatoire astronomique. Ajoutons à cela la vue des alentours à couper le souffle et c’est la formule parfaite pour un site vraiment superbe en plus d’y être une fois de plus à toute fin, seuls. Il s’y dégage une belle atmosphère. Nous prenons notre temps, car on s’y sent très bien. Et nous comprenons pourquoi il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Bref, tant les ruines que le musée valent le détour.

Plus de photos du site archéologique de Xochicalco ici.

Notre lieu de couchage, le Xochicalco Cabañas est à peine à quelques kilomètres. Il y a 5-6 cabanes avec une vue magnifique sur la vallée, un petit restaurant et un stationnement sur lequel nous nous installons. Le site manque un peu d’amour et d’entretien, nous sommes les seuls clients, mais les hôtes sont sympathiques. Aussi, nous décidons de les encourager en soupant à leur restaurant-terrasse. Pas beaucoup de choix sur le menu, mais nourriture OK, vue superbe et proprio bien bavard et distrayant. Belle soirée tranquille avant notre prochaine étape, le centre-ville de México.

Malheureusement, comme il n’y a aucun service pour le tuk-tuk, avant de prendre la route pour Mexico, nous devons aller faire la vidange et le plein d’eau au seul autre camping des environs, le El Paraiso Trailer Park. Le propriétaire, un vieux monsieur déplaisant, nous a demandé 250 pesos, le prix d’une nuit sur place, pour ces services. Nous étions en beau fusil, mais pas d’autres alternatives!

Dans la prochaine rubrique, les multiples charmes de México.  

Fiche camping – bivouac

Hotel Villa Monarca Inn

Hotel Villa Monarca Inn, Zitacuraro — Ce n’est pas vraiment un camping, mais l’hôtel accueille les VR dans un espace gazonné. Aucun service, mais les toilettes de la réception sont accessibles. 300 $ M. L’endroit est sécuritaire, propre et il y a beaucoup d’oiseaux. Les nuits y sont fraîches, car situé à 2 000 m. d’altitude. Très bon emplacement pour qui veut visiter la réserve de papillons monarque dont l’entrée El Rosario est à 25 km, soit à plus ou moins une heure de route.

Xochicalco Cabañas, zone archéologique Xochicalco — Ce n’est pas vraiment un camping, mais les VR sont acceptés. Très bien situé à 5 minutes de la zone archéologique. 250 M$, aucun service. Restaurant ordinaire, propriétaire vraiment sympathique, belle vue sur les montagnes et les ruines. Le site est clôturé et le proprio fait deux tours de garde chaque nuit.

El Paraiso Trailer Park — Arrêt pour vidanger et faire le plein d’eau. Propriétaire déplaisant, nous a obligés à payer le prix d’une nuit pour pouvoir se servir de ses équipements. 250 $ M. Nous ne sommes pas restés pour la nuit, mais nous avons pris note que le camping n’est pas invitant quoi qu’il soit bien clôturé.

 

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8 commentaires sur “El País de la Monarca et ruines de Xochicalco, des ailes orange et de la pierre blanche

  1. Comme c’est beau , c’est magnifique de voir tous ces papillons. Je comprends que ça vaille le détour , c’est enchanteur ce lieu ! Et les ruines, c’est vraiment quelque chose de voir ces bâtiments et la vue qu’ils donnent à voir . Les photos sont superbes Do, comme toujours , j’aime particulièrement les dernières photos des papillons , beaucoup de douceur s’en dégage . Merci pour ce beau moment ! xx

    Aimé par 1 personne

    1. Merci Jo, c’est gentil! C’est en effet magnifique et c’est presque surréaliste de voir tous ces papillons rassemblés. C’est vraiment un must pour nous au Mexique. Quant au site de Xochicalco, je dirais qu’avec ceux que nous avons vus ensembles, il est l’un des plus beaux parmi ceux visités au cours de notre séjour écourté ;-). On se reprendra un jour pour tous ceux manqués.

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  2. C’est un voyage dans un autre monde … La nature est incomparablement vibrante ressourçante et stimulante .
    C’est toujours avec joie que nous accueillons vos billets.

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  3. Photos saisissantes de l’abondance des Monarques. Dire que je les cherche partout durant l’été et que je me compte chanceuse quand j’arrive à en photographier un. Tout un voyage. Vous deviez vous sentir privilégiés de pouvoir assister à ce spectacle hors du commun.

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