Roadtrip en Gaspésie, 13 jours de paysages plus grands que nature avec une faune d’exception

Mont-Alban, Forillon

Gaspésie, du 10 au 23 août 2020

Nous sommes revenus de notre périple sur la Côte-Nord depuis moins de deux semaines que déjà l’appel de la route résonne à nouveau. Cette fois, c’est par l’autre côté de notre majestueux fleuve que nous sommes attirés. Jean-Pierre, natif de Matane, a fait le tour de la Gaspésie un million de fois selon ses dires. Il exagère peut-être un peu, mais tout de même bien des fois sur « le pouce » pendant sa jeunesse, en moto, pour le travail et quelques fois avec Dominique. Mais partir en VR, c’est différent et la randonnée au menu également! Oh que oui! Ce sera donc une quasi nouvelle Gaspésie que nous découvrirons.

Alors, nous démarrons le 10 juillet en passant par Québec, histoire de faire quelques achats, et ensuite l’autoroute 20 avec l’intention, pour notre première nuit, de dormir dans le bout de Rivière-du-Loup. Notre choix s’arrête sur un emplacement de bivouac mentionné par iOverlander, le Site ornithologique du marais de Gros-Cacouna, situé juste à côté du port en eau profonde de Gros-Cacouna. Il y a bien quelques voitures dans le stationnement, mais sans plus. De là, partent deux sentiers de randonnées. Un premier de 1,5 km, la Savane, bien peinard que nous ferons illico, mène jusqu’au port. Il compte deux tours d’observations offrant une vue d’ensemble sur le marais et ses habitants.

Le deuxième, que nous gardons pour le lendemain matin, le sentier de la Montagne, est une boucle de 3,2 km facile également (même s’il est qualifié d’intermédiaire) qui grimpe comme son nom l’indique sur la montagne pas très haute. C’est un très beau sentier qui donne un excellent point de vue sur le fleuve. 

Pour le souper et le dodo, nous serons les seuls humains sur le stationnement, mais accompagnés d’un milliard de mouches, moustiques et autres bestioles qui piquent et qui auront eu le dessus sur notre endurance. À peine avions-nous commencé à manger à l’extérieur que nous n’en pouvions plus. Allez, on rentre tout à l’intérieur y compris les bestioles piquantes qui nous ont fait la peau pendant la nuit. Mauvaise nuit pour débuter notre nouveau périple, mais vraiment un bel endroit pour dormir et à explorer. Et un plus pour les amateurs d’oiseaux.

Le lendemain, après la rando sur le sentier de la Montagne, route tranquille de 230 km en direction du Lac Humqui dans la vallée de la Matapédia. André le frère de Jean-Pierre et sa conjointe Ginette nous y attendent. Mais, bien sûr, difficile de résister à la tentation de s’arrêter en chemin au Parc du Bic pour un pique-nique très apprécié. Heureux de revoir la famille après tant de mois, un bel accueil avec un tour de ponton sur le lac paisible pour l’apéro suivi d’un très bon souper avec légumes du jardin. Que demander de plus? Merci à vous deux pour votre hospitalité!

Le 12 août, nous nous dirigeons vers Sainte-Flavie, la porte d’entrée officielle de la Gaspésie. Même si nous sommes allés souvent en Gaspésie, nous n’avons jamais pris le temps de visiter les boutiques d’art pourtant si attrayantes avec les sculptures de ciments et de bois flotté. Alors, on s’y arrête pour le lunch et la tournée boutiques. Voilà, c’est fait! Il y en a pour tous les goûts. On pourra passer tout droit sans remords une prochaine fois!

Par ailleurs, notre prochain arrêt vaut toujours son pesant d’or. Vous l’avez peut-être deviné, il s’agit des merveilleux Jardins de Métis. On s’y attarde quelques heures avec joie. Ces jardins, pour ceux qui ne le savent pas, sont des jardins à l’anglaise développés par Elsie Reford entre 1926 et 1958. Elle était la fille d’un riche homme d’affaires montréalais (Farine Five Rose notamment) et avait hérité du « camp de pêche au saumon » (une magnifique demeure avec vue sur le fleuve et 4 km de fosses à saumon sur la rivière Métis) de son oncle Sir George Stephen, président et fondateur du chemin de fer Canadien Pacific. Le site fut vendu au gouvernement du Québec en 1961 qui l’a ouvert au public en 1962 et qui continue à l’entretenir et à le développer depuis ce temps. 

Mais, depuis les années 2000, les Jardins connaissent un sursaut d’énergie avec le Festival international des Jardins de Métis, le plus important festival de jardins contemporain en Amérique du Nord. C’est selon nous, la partie la plus intéressante du site. Que de beauté! Rien d’impossible avec de l’imagination! Prévoyez quelques heures pour apprécier l’ensemble. En voici quelques exemples.

Les Jardins de Métis, reconnus Lieu historique national canadien et Site patrimonial du Québec, sont à voir et à revoir absolument quand on va en Gaspésie.

Nous poursuivons ensuite notre route jusqu’à Sainte-Anne-des-Monts pour un bivouac sur le stationnement public entre l’église et le port. Nous y dormirons finalement cinq nuits puisque la raison principale de notre séjour dans le coin, le Parc national de la Gaspésie, affiche complet pour les semaines à venir côté camping. À peine une trentaine de kilomètres nous séparent, alors ça fera parfaitement l’affaire d’autant plus que notre bivouac s’avère fort agréable, tranquille avec des couchers de soleil magnifiques. À la tombée du jour, le quai se rempli de la population locale qui vient pêcher le maquereau ou tout simplement se raconter les derniers potins du jour. Très sympa d’aller s’y promener et une opportunité de contempler une sculpture d’Armand Vaillancourt intitulée Le Drapeau blanc. C’est la deuxième fois que nous tombons sur l’une de ses œuvres publiques tout à fait par hasard en moins d’un an. Décidément!

Quant au Parc de la Gaspésie, quel beau coin de pays! La nature avec un grand N. Avec ses montagnes grandioses, ses sentiers de randonnées, sa faune et sa flore particulière, il offre des activités de toutes sortes été comme hiver. Comme première excursion, on se paie le sentier Mont-Albert. 12,6 km (a-r), 1151 m d’altitude et 850 m de dénivelé (niveau expert) jusqu’au sommet qui nous en met plein la vue avec un superbe panorama de haute montagne.

La descente est un peu raide pour les genoux (de JP), mais on est absolument ravis de notre randonnée en plus d’y avoir fait une belle rencontre, une maman tétras du Canada et son petit.

Il paraît que la boucle « Tour-du-Mont-Albert » est encore plus belle, mais elle est quand même de 17,8 km. Avec quelques années de moins (pour JP), nous aurions pris le grand tour. La prochaine fois, Dominique le convaincra peut-être!

Ça dérouille les jambes qui doivent être traitées avec délicatesse le lendemain en s’en tenant à quelques courses et à l’exploration de la ville et de ses petites boutiques (celles qui sont ouvertes, COVID oblige!). Voici le lien de notre publication sur ces belles découvertes gourmandes ainsi que celles tout au long de notre roadtrip ici.

L’exposition plein-air de la Fête du bois flotté vaut aussi la peine qu’on s’y attarde pour voir et écouter les sculptures nous raconter le folklore de la région.

 Nous poursuivons notre exploration des Chic-Chocs le jour suivant avec l’ascension du Mont-Jacques-Cartier. Un sentier de 8,2 km (a-r) de 465 m de dénivelé, beaucoup plus facile que le Mont-Albert, mais à notre avis, plus intéressant puisque les zones dégagées offrant un point de vue sont plus nombreuses. Au sommet, à 1270 m. d’altitude, le deuxième plus haut du Québec, on a même eu la chance de voir un caribou qui n’avait pas l’air très nerveux malgré la présence des marcheurs. Sachez qu’afin d’éviter le trafic au pied de la montagne, il faut se rendre au poste d’accueil et s’enregistrer et, de là, prendre la navette qui conduit au point de départ 4-5 km plus loin. Parler du trafic nous emmène à parler des nombreux touristes. Évidemment, il y a beaucoup de monde. Les campings et les stationnements sont pleins, mais compte tenu de l’immensité du territoire ça ne parait pas vraiment. Il y a beaucoup de randonneurs dans les sentiers, mais les gens sont très respectueux de la nature et des codes de marches, pas d’enfants, ni d’adultes indisciplinés ou criards, bref un charme. Et que dire du paysage? Regardez plutôt!  

Journée paisible le lendemain. Nous empruntons d’abord le court sentier de 2,6 km menant à un beau petit lac encaissé dans les montagnes. Très photogénique ce lac aux Américains !

Nous poursuivons avec une balade en kayak sur le lac Cascapédia. On aurait bien aimé nous attarder quelques jours au camping qui longe le bord du lac s’il y avait eu de la disponibilité. Très calme et très beau.

Le 17 août, avec la température maussade, nous abandonnons l’idée de gravir une troisième montagne. Le mont Richardson nous interpellait particulièrement. Ça sera pour une autre fois. Nous laissons donc notre bivouac de Sainte-Anne-des-Monts pour nous diriger vers le Parc national Forillon (200 km) avec des arrêts au phare rouge de La Martre, à Mont-Saint-Pierre pour le lunch et à Mont-Louis pour acheter des produits (saumon fumé et tutti quanti) de chez Atkins, pour finalement arriver à Forillon en fin d’après-midi. 

Oublions les bivouacs, interdit dans ce coin de la Gaspésie. Pas de disponibilité aux campings du parc. On nous recommande trois campings privés dans le bout de Cap-aux-Os, entre le parc et la ville de Gaspé. Après avoir vérifié dans chacun de ces trois endroits, nous trouvons enfin une place (la dernière) au Camping Parc Nature Gaspé. Un emplacement à quelques centimètres, OK soyons honnêtes, quelques mètres des uns et des autres. OK, soyons encore plus honnêtes, il y a quelques très beaux spots sur ce camping, mais pas en plein pic de la saison avec un achalandage hors normes et sans réservation. Mieux vaut s’y prendre d’avance, quoique nos voisins ayant booké quelques mois plus tôt n’ont pas plus de veine que nous. Pour couronner le tout, il y a beaucoup de familles avec beaucoup de monde à proximité et le bruit qui va avec… Mais bon, ça fait partie de l’improvisation, faut l’accepter.

Comme première journée au parc Forillon, sur les recommandations du garde-parc, nous débutons avec l’ascension du Mont-Saint-Alban, un sentier de 7,8 km avec un dénivelé de 245 m. Nous reconnaissons immédiatement la signature de Parc Canada. Sentier et infrastructures (escaliers, tour d’observation, garde-corps, tables…) construits à toute épreuve et faits pour durer. Très agréable, le sentier compte beaucoup de magnifiques points de vue en plus d’une tour d’observation. Et, avec le retour de la température qui nous avait fait faux bond la veille rien à redire… ou presque. Que les gens peuvent parfois manquer de respect ! On ne sait pas si c’est en raison de l’accès facile du parc et de ses sentiers ou si c’est la COVID qui énerve le monde, mais parmi les marcheurs rencontrés, un bon nombre parlent fort et ne cèdent pas le passage. Au haut de la tour d’observation, il est indiqué un MAXIMUM de HUIT personnes à cause du virus. Or, un groupe d’une dizaine d’étudiants est installé là, parle très fort de projets universitaires et dérange tout le monde. Aucun souci! Et ce n’est qu’un exemple. Il en sera ainsi durant tout notre séjour à Forillon.

Au retour de notre randonnée au Mont Saint-Alban, nous entrons visiter le Site patrimonial du Magasin général Hyman & Sons, du moins ce qu’on peut en voir à cause de la COVID. Le bâtiment, bien rénové et aménagé, a été construit en 1864 par William Hyman, d’origine russe, propriétaire de la compagnie éponyme. Mais outre l’excellente reconstitution du décor, l’échange, en anglais, entre le gérant du magasin et le pêcheur dans le bureau du coin intéresse davantage. Elle rappelle l’exploitation outrageuse des compagnies jersiaises de l’époque qui contrôlaient la pêche à la morue entre les années 1780 et 1880. Quiconque visite la Gaspésie a entendu parler et vu des bâtiments de ces compagnies que sont la Charles Robin & Co, arrivée vers 1783, la Le Boutillier Brothers, en 1838 et la Hyman & sons, vers 1845, que ce soit à Paspébiac, Percé, Cap Desrosiers, et même à Natasquan (les Galets) ou à Baie-Johan-Beetz sur la Côte-Nord. La réussite de ces propriétaires tenait du fait qu’ils achetaient le poisson à petit prix et que les paiements s’effectuaient sous forme de bons d’échange de fournitures (nourriture, appâts, gréements, meubles, etc.). Aucune transaction en espèces sonnantes. Ces approvisionnements étant vendus à fort prix dans les magasins de la compagnie faisaient en sorte que les pêcheurs devenaient entièrement dépendants. De plus, les Jersiais contrôlaient les bateaux de cargaisons ainsi que les marchandises qui y étaient transportées vers le Québec. Ce ne fut qu’au début des années 1900 que les pêcheurs commencèrent à s’affranchir de cette situation. La maison Hyman, comme les autres de la même époque, mérite qu’on s’attarde davantage à cette période de notre histoire.

Le lendemain, en partant de l’Anse aux Amérindiens, on fait le sentier Les-Graves. 8 km (a-r) avec un léger dénivelé de… 95 m qui conduit au phare de Cap-Gaspé, la terre la plus à l’est de la Gaspésie et aussi la fin du Sentier International des Appalaches (650 km au Québec depuis Matapédia). Ce sentier est en quelque sorte la continuité du Appalachian Trail qui part de la Georgie aux États-Unis (3500 km). On ne vous dira pas que ça nous tenterait, mais c’est quand même impressionnant de couvrir autant de distance en randonnée pédestre. 

Mais la clientèle au Cap-Gaspé est la même que la veille, bruyante et dérangeante bien que les paysages suscitent le recueillement. Nos nerfs sont mis à rude épreuve par moment.

Nous nous arrêtons ensuite sur la plage rocheuse de Petit-Gaspé pour une collation. C’est plus calme et c’est beau encore une fois.

Après cette petite pause, arrêt rapide au Cap-Desrosiers, mais nous nous attardons plus longuement au Cap-Bon-Ami. Ce dernier offre un point de vue sublime sur des falaises et sur le Saint-Laurent et il est également possible d’y observer plusieurs oiseaux marins.

Nous terminons cette journée plus que généreuse pour nos yeux en nous rendant au lac aux Castors sur les recommandations du garde-parc. Paraît que vers les 18 h les castors sortent de leurs abris. Nous espérons bien les apercevoir, mais c’était sans compter la famille devant nous qui n’avait aucune conscience qu’en criant à tue-tête, il n’y avait aucune chance de voir un animal se pointer le bout du nez 😬😖😫🤬. Nous avons bien patienté après leur départ, mais le mal était fait pour un bon moment.

De retour à notre camping, nos frustrations à moitié évacuées ressortent et on n’ose même pas s’imaginer ce que ce sera à notre prochaine étape demain, à Percé et son rocher, le symbole touristique de la Gaspésie. Nous commençons déjà à penser à un retour rapide vers la maison… Car, la surabondance de touristes ne nous enchante guère. Il faut savoir qu’en raison des restrictions sanitaires, les fermetures de frontières et l’impossibilité de prendre l’avion, tous les Québécois se sont donné le mot pour visiter la Gaspésie cette année. Pourquoi endurer, alors que les paysages sublimes et la paix s’offrent à nous en tout temps dans Charlevoix ? Nous n’aurons qu’à revenir une fois que les choses auront retrouvé leur normalité… un jour! Mais, nous devons absolument aller sur l’île Bonaventure avant. Donc, cap sur Percé et nous verrons pour la suite.

Nous poursuivons notre route non sans faire quelques arrêts pour des achats gourmands à Gaspé puis roulons tranquillement vers Percé. Nous passons en revue les campings et à notre grande surprise, il y a de la place dans chacun d’eux. Mais où se cachent les touristes? Nous arrêtons notre choix sur le Camping du Village qui, comme son nom l’indique, est situé presque au centre de Percé. Ainsi, nous pourrons tout faire à pied. Le fait d’être autonome avec notre tuk-tuk nous permet d’obtenir un super spot, à l’écart et avec une très belle vue sur le Rocher. Une excellente option. Avant le dodo, une petite marche en ville et le lendemain, une excursion au Parc national de l’île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé. Ce paradis pour les ornithologues compte 200 000 oiseaux marins de onze espèces différentes qui viennent y nicher. Ce qui fait de lui le plus important refuge d’oiseaux migrateurs en Amérique du Nord. Et de ce fait, le but principal de notre présence ici est spécifiquement de découvrir les fous de Bassans. Après, nous verrons!

Comme les travaux sur le nouveau quai de Percé ne sont pas terminés (COVID encore !), les bateliers doivent transporter leurs clients en autobus jusqu’à l’Anse-à-Beaufils, une dizaine de kilomètres plus au sud. Ce qui implique que la durée du déplacement entre le continent et l’île Bonaventure passe de 15-20 minutes à plus de 40 minutes sans contourner le fameux Rocher ni de l’île Bonaventure. Pas grave, le bateau est plein à moitié selon les limites permises par la santé publique et tout le monde porte son masque.

L’île compte quatre sentiers et chacun d’eux conduit à la colonie de fous. Les deux du centre sont plus courts, mais nous voulons également randonner et explorer l’île, alors nous décidons de faire le grand tour en empruntant d’abord le sentier des Mousses. 3,4 km de belle végétation et de superbes points de vue qui nous mène jusqu’à la plus importante colonie de fous de Bassan du continent et la plus accessible au monde!

Année après année, les fous reviennent sur l’île Bonaventure pour la nidification, et comme il s’agit d’une espèce très territoriale, le couple se retrouve au même nid chaque année. C’est aussi ce qui leur permet de se reconnaître, car ce sont des oiseaux fidèles pour la vie.

Incroyable! Des milliers (116 000 selon la Sepaq) de fous! Certains tournoient autour de nous et d’autres laissent croire qu’ils se pavanent pour charmer. Mais à la lecture du panneau informatif, on se rend compte que c’est généralement pour exprimer leur domination… Bref, magnifique même si l’odeur forte donne l’impression de suffoquer par moment. 

Un peu plus loin, une tour d’observation permet de voir un autre secteur de la colonie.

Nous avons identifié avec les photos de Dominique quelques-uns des douze comportements typiques du fou de Bassan d’après le panneau informatif sur le site.

L’attaque du mâle

« Chez les fous, la territorialité est telle qu’à chaque retour au nid le mâle attaque la femelle au cou. En guise de réponse pacifique, celle-ci présente la nuque et se laisse mordre. »

L’escrime

« L’attaque du mâle est suivie du jeu d’escrime : les deux partenaires se font face, les ailes entrouvertes tout en cognant leurs becs en alternance en poussant leur cri caractéristique. Ce rituel de retrouvailles au nid permet d’apaiser l’agressivité du mâle et de renforcer les liens du couple. »

Le

Le bichonnage

« Les deux partenaires se caressent mutuellement le cou et la tête avec le bout de leur bec. Tout comme l’escrime, le bichonnage a pour rôle de dissiper l’agressivité et d’unir le couple. »

Le braquage

« Lorsqu’il veut prendre son envol, le fou étire son cou et pointe le ciel de son bec en soulevant alternativement ses pattes. Il remplit ainsi ses sacs aériens pectoraux afin d’amortir l’impact du choc lors de ses plongeons. Il émet en même temps un cri rauque pour informer son partenaire de son désir de quitter le nid. »

La menace

« Les adversaires tendent leur cou l’un vers l’autre en ouvrant le bec pour se menacer. Ils peuvent aussi s’agripper brièvement avec leurs becs. Ceci permet d’avertir les éventuels intrus de se garder à distance. »

Le repos

« Pour se reposer, les oiseaux cachent leur tête sous une de leurs ailes. La nuit, la plupart des oiseaux dorment ainsi et la colonie est alors beaucoup plus calme que le jour. »

La construction du nid, l’accouplement, la couvaison, le nourrissage, la révérence et le combat complètent le tableau de comportement, mais désolés, pas de photos pour les imager.

Il faut bien se résigner à quitter ce spectacle phénoménal à un moment donné! C’est donc un retour par le sentier Chemin du Roy (4,7 km), côté sud-sud-ouest parmi les maisons des anciens résidents. Les points de vues déchirent encore une fois.

Une formidable journée parfaite du début à la fin et inutile de vous spécifier que la photographe a eu de la difficulté à trier les meilleurs de ses milliers de clichés pris ce jour.

Finalement, Percé s’est beaucoup améliorée au cours des dernières années. Sa promenade au bord de l’eau est superbe et, lorsque le quai sera terminé, le centre-ville aura vraiment de la gueule, très loin de ses années de bohème et de sa période kitch qui a suivie.

Quant à nous, maintenant que nous sommes contentés avec nos sublimes oiseaux, nous décidons de terminer sur cette belle note notre aventure gaspésienne et repartons tranquillement le lendemain vers notre Charlevoix chérie. Sur la route, quelques petits arrêts à Pabos Mills, à Paspébiac, à Bonaventure, à Carleton, pour finalement aller dormir chez le frère de Jean-Pierre, 350 km plus loin. 

Pour la dernière journée de notre périple, nous reprenons le chemin de retour vers Québec et Charlevoix (530 km). Comme toujours, lorsque le temps est venu de revenir à la maison, on a toujours hâte de se coucher dans notre grand lit et de prendre une vraie longue douche sans se soucier s’il y aura suffisamment d’eau. Nous l’avons déjà dit, vivre dans un VR de 100 pieds carrés c’est bien le fun, mais c’est quand même vivre dans un espace plus petit que la salle de bain de la maison…

Fiche camping – bivouac

Site ornithologue du marais de Gros-Cacouna   Sur iOverlander, bivouac dans le stationnement du site. Une douzaine de places pour VR et aucune signalisation d’interdiction. Toilette sèche, table de pique-nique. Endroit très tranquille en plus de donner l’accès à deux jolis petits sentiers de randonnée et beaucoup d’oiseaux.

Bivouac Site ornithologue du marais de Gros-Cacouna

Sainte-Anne-des-MontsSur iOverlander, bivouac dans le stationnement face à l’église et au quai. Superbe emplacement, un peu bruyant en soirée, mais tranquille la nuit et très central.

Boondocking, stationnement de l'église de Sainte-Anne-des-Monts
Bivouac Saint-Anne-des-Monts

Gaspé, Camping Parc Nature Le camping compte trois sections, 1 — pour tentes sur le bord de l’eau, 2 — dans la forêt d’épinettes qui offre plus d’intimité, mais sachez que la section de gauche est plus intéressante, car les arbres sont plus fournis et 3 — située à l’avant pour les VR qui sont tous cordés les uns sur les autres. 40 $ CAN avec tous les services, mais attention, l’eau n’est pas potable.

Camping Parc Nature, Gaspé

Percé, Camping du village En plein centre de la ville, mais vraiment très tranquille. Certains emplacements offrent une vue sur le Rocher Percé. Complètement au fond du camping les terrains sans services sont surélevés et ont la plus belle vue, nous avons beaucoup aimé. 34,50 $ CAN aucun service.

Camping du Village, Percé

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19 commentaires sur “Roadtrip en Gaspésie, 13 jours de paysages plus grands que nature avec une faune d’exception

    1. oui j’imagine que les fous te font penser à quelque chose 😉 En tout cas, c’est incroyable le nombre d’oiseaux. Tellement qu’on ne sait pas où regarder ni quoi photographier. Il faudra que j’y retourne lol. Merci pour ton commentaire.

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  1. WOW !! Un de vos plus longs billets si je ne me trompe pas et farci à rebord d’informations en tous genres . Encore une fois des photos fabuleuses . Je vais aller me rincer l’oeil sur la page FB question d’apprécier et commenter ces belles images . Un travail journalistique et photographique de pros comme toujours !!!

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    1. Oui en effet, c’est notre plus long. Contrairement à notre habitude, on a décidé d’y aller d’une traite pour raconter nos périples québécois. Ça fait des billets très longs et c’est naturellement plus long pour les préparer. On est pas mal en retard. Mais bon, mieux vaut tard que jamais! Merci beaucoup Lise pour ton commentaire qui nous flatte vraiment. Je vais effectivement mettre les photos dans FB. Tu seras donc obligée de réagir 😉 j’ai bien hâte de lire tes commentaires.
      Au plaisir!

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  2. À lire et voir tous ces beaux paysages et oiseaux , j’y retournerais avec un grand plaisir. De beaux souvenirs et de belles découvertes faites encore une fois avec vous deux. Un grand merci de nous faire découvrir notre belle nature . Les photos en disent long et nos yeux se régalent par tous ces cours d’eau, ces paysages , ces oiseaux … Et que dire du p’tit cousin Cormoran, il est sublime !

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    1. Merci Jo. Effectivement, c’est différent du voyage que nous avons fait ensemble en Gaspésie. Le fait de randonner en montagne change aussi les perspectives. Ça nous fait voir autre chose. Je te souhaite de pouvoir y retourner et qui sait, sa sera peut-être encore avec nous! À bientôt! Bises

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    1. Merci Sophie, oui, une des régions qu’il faut absolument explorer au Québec. Je me demandais bien si vous l’aviez déjà visitée!

      Quant à l’automne ici, les couleurs sont effectivement là, depuis quelques semaines. Malheureusement elles sont déjà sur leur déclin. La neige se fera sentir plus vite qu’on ne le pense ou qu’on ne le souhaite. Mais, ce n’est pas grave, les paysages sont tout aussi beaux en hiver. Alors on fera de la raquette et du ski puisqu’on ne peut l’esquiver cette année. On vous envie un peu de pouvoir vous promener un peu partout en Europe. Bonne continuité à vous deux!

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  3. GÉNIAL ! On aurait dû faire la Gaspésie aussi cette année en VR mais à cause de quelques soucis on n’a pas pu. C’est dommage vous avez l’air d’avoir fait un superbe voyage. Une prochaine fois ! À bientôt.

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    1. Merci pour ton commentaire Charlène! Dommage pour vous, mais en même temps ce sera peut-être moins achalandé l’année prochains. Mais dans tous les cas, il faut voir et revoir la Gaspésie sans faute. Une des plus belles régions du Québec à notre avis.

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  4. Que de beaux souvenirs je me suis remémorée en lisant votre périple. Le parc de la Gaspésie avait été mon coup de cœur, avec les mêmes randonnées que vous, plus 2 autres sommets. On voulait y retourner cet été, mais vu l achalandage, on a décidé d aller vers une autre région. Ce n est que partie remise ! Félicitations pour vos magnifiques photos !

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    1. Bonjour Guylaine.
      D’abord, merci beaucoup pour ton commentaire, c’est toujours agréable pour nous de recevoir du feedback.

      Nous n’avions pas vraiment prévu aller en Gaspésie pour la même raison que toi. En fait, nous avons improvisé tout l’été en commençant avec la Côte-Nord que nous avons découvert et plus qu’adorée. Quelques jours après notre retour, comme nous voulions voir la famille en Gaspésie, on s’est dit allons-y et on s’ajustera. Puisque nous n’avons pas la contrainte de temps (tous les deux retraités), ce n’était pas un gros enjeu pour nous. Finalement, ça s’est bien passé malgré la clientèle «spéciale» du Parc Forillon. D’un autre côté, c’est peut-être toujours comme ça aussi dans ce parc, on ne sait pas. Faudrait nous dire si tu y vas l’année prochaine. Sinon, juste pour info, après la Gaspésie, nous avons enchaîné avec les Îles-de-la-Madeleine. Un billet suivra bientôt évidemment. Et toi, quelle région as-tu visitée finalement?

      Merci beaucoup pour ton commentaire, c’est toujours agréable pour nous de recevoir du feedback.

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  5. Je viens de terminer de lire votre fantastique billet de la Gaspésie, moi aussi j’ai du retard! hahahaha! Que de travail que de tout écrire ça et de si belle façon! wow! bravo! J’y suis allé souvent en Gaspésie avec une amie Gaspésienne, j’ai fait le tour plusieurs fois, moins que Jean-Pierre c’est certain! hihi!!..mais je viens d’en apprendre encore beaucoup au sujet des beautés de la Gaspésie. Merci! Comme toujours tes photos sont superbes, je ne les commenterai pas une à une mais je me délecte de les regarder dans tes billets. Tu as du talent çà c’est indéniable. Je vais être gênée de mettre les miennes sur FB, celles de ma semaine à Caplan et à Percé! hihi. En fait l’important c’est de l’avoir vécu et d’avoir vu, n’est-ce pas? les souvenirs sont dans nos coeurs. Oui il y a eu beaucoup beaucoup de touristes cette année en Gaspésie!! je considère avoir été chanceuse car en septembre c’était calme partout et j’ai eu une semaine de soleil et de douce chaleur. En tout cas BRAVO pour toutes les bonnes et belles informations que vos billets me procurent. Les fous…Moi aussi j’y ai un très souvenir! 🙂

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  6. Je viens de terminer de lire votre fantastique billet de la Gaspésie, moi aussi j’ai du retard! hahahaha! Que de travail que de tout écrire ça et de si belle façon! wow! bravo! J’y suis allé souvent en Gaspésie avec une amie Gaspésienne, j’ai fait le tour plusieurs fois, moins que Jean-Pierre c’est certain! hihi!!..mais je viens d’en apprendre encore beaucoup au sujet des beautés de la Gaspésie. Merci! Comme toujours tes photos sont superbes, je ne les commenterai pas une à une mais je me délecte de les regarder dans tes billets. Tu as du talent çà c’est indéniable. Je vais être gênée de mettre les miennes sur FB, celles de ma semaine à Caplan et à Percé! hihi. En fait l’important c’est de l’avoir vécu et d’avoir vu, n’est-ce pas? les souvenirs sont dans nos coeurs. Oui il y a eu beaucoup beaucoup de touristes cette année en Gaspésie!! je considère avoir été chanceuse car en septembre c’était calme partout et j’ai eu une semaine de soleil et de douce chaleur. En tout cas BRAVO pour toutes les bonnes et belles informations que vos billets me procurent. Les fous…Moi aussi j’y ai un très beau souvenir avec ta soeur! XX

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    1. Wow, c’est un super message qui donne envie de continuer de bloguer ;-). Grand merci à toi Renée! Mais sinon, comme tu le dis, l’important ce n’est pas les photos, ce sont les souvenirs alors j’aimerais bien les voir tes photos. Je suis d’ailleurs convaincue qu’elles sont toutes aussi belles que les miennes (je crois savoir que tu as une certaine expérience de la photographie) et de plus, je n’ai pas vu Caplan alors ça sera complètement autre chose.
      Merci encore et au plaisir!

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  7. Votre description de votre expérience à Forillon est très juste. Après une visite en juin alors que le Parc avait dû assigner des employés pour faire la circulation et aider au stationnement (du jamais vu), et avoir arpenté des sentiers quasi aussi bruyants que la rue Ste-Catherine, je me suis abstenue d’y aller pendant une bonne partie de l’été.

    Par ailleurs, à ajouter à votre carnet gourmand : – Les délices de la mer à Ste-Anne-des-Monts -Le Café de l’Anse à l’Anse-au-Griffon -La toute récente boulangerie Oh! Les pains! à Gaspé – Chez Alexina à Grande Rivière – Café boulangerie La Pétrie à Bonaventure – Café boulangerie La mie véritable et la Mie d’en haut à Carleton. Et il y a aussi une bonne liste de micro-brasserie et de distillerie …

    À la prochaine

    France

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    1. Bonjour France,
      D’abord merci de ton commentaire et merci de compléter notre liste gourmande, car bien évidemment elle n’est pas exhaustive. Elle ne compte que les endroits que nous avons découverts. C’est certains, comme tu le suggères, qu’il y en as bien d’autres. Alors merci encore pour ces ajouts, nous en prenons notre pour une prochaine fois et nos lecteurs également en profiter.
      PS: est-ce France Simard de Gaspé? Si oui, beau bonjour de nous deux!

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