Yoho, Icefield, Jasper, glaciers, lacs et intensi-thé!

Alberta, Colombie-Britannique du 14 au 24 septembre 2021

En partant de Banff, nous montons un peu au nord pour nous installer au camping du lac Louise, d’où nous rayonnons dans le Parc national de Yoho ainsi que dans les secteurs nord du Parc national de Banff soit ceux du lac Louise et de la Promenade des glaciers (Icefield). Nous y avons demeuré six nuits avant de rouler vers Jasper pour un court séjour quatre nuits.

Évidemment, nos intérêts dans ces secteurs sont toujours liés aux treks et bien sûr à la beauté des paysages. On pourrait rester dans la région plusieurs mois et randonner tous les jours, il y aurait encore des sentiers à arpenter et des endroits à visiter.

Notre première démarche en vue d’une rando dite spectaculaire est d’aller à Field, dans le Parc national de Yoho afin de savoir s’il y a possibilité de nous rendre au lac O’Hara fortement recommandé par un ami. Le hic, c’est que le lac et ses environs sont extrêmement protégés de l’achalandage du reste du parc (3,5 millions de touristes en 2015-2016). Une navette de 11 km est obligatoire et, selon la préposée à l’accueil, toutes les places de la saison sont annoncées pour tirage au sort dès l’ouverture des réservations en avril. La seule possibilité d’y accéder est de se rendre aux départs des deux autobus à 8 h 30 et à 10 h 30 et d’espérer que des personnes ne se présentent pas (no show).

Qu’à cela ne tienne! On se pointe au point de départ quelques jours plus tard avec notre lunch et tout le tralala. Deux autobus garés et plusieurs randonneurs prêts à partir patientent. Certaines s’en vont camper là-haut avec ce qui nous apparait très peu d’équipements. La préposée de Parcs Canada, aussi sceptique que nous, informe la touriste qu’il fait -8 degrés la nuit sur la montagne! Pas grave, pas grave répond-elle! Ouf, c’est elle qui va se geler les orteils et certainement autre chose! Mais, malheureusement, tout le monde a répondu présent et nous n’avons pu monter tout comme la dizaine de personnes qui attendaient comme nous. Il parait que c’est très rare qu’il y ait des no show pour le lac O’Hara! Alors, préparez-vous!

Comme nous étions fins prêts pour randonner assez tôt, nous tentons une autre prouesse, celle de trouver un stationnement au lac Louise. Eurêka! À 9 h, il y avait encore des possibilités. Oubliez ça après 9 h 30, car le parc-autos du lac Louise affiche complet pour toute la journée. Alors, on s’est offert les sentiers du lac Louise, suivi de la Plaine des six glaciers et du col Abbot. En tout, environ 17,6 km a. — r. avec un dénivelé de 415 mètres. 

D’abord, passage obligatoire, longer le très beau lac Louise pendant deux kilomètres sur une promenade asphaltée. Malgré l’heure matinale, il y a quand même pas mal de monde, mais le lac impressionne toujours autant par son incroyable couleur. 

Mais pour nous, le partie intéressante et amusante commence avec la montée. Rapidement, nous atteignons la limite forestière et les premiers pics apparaissent grandioses. Que c’est beau avec le soleil qui se montre le bout du nez! Si nous n’avons pas eu de bol pour le lac O’Hara, nous en avons côté faune. Un couple de chèvres de montagnes à quelques centaines de mètres dans la montagne (évidemment!) nous surplombent. Bien sûr, elles sont loin, mais quand même vraiment moins que les quelques-unes aperçues en Alaska. Nous pouvons bien les voir. Selon la guide d’un groupe qui nous suivait de près, il est plutôt rare de pouvoir les observer, car elles sont peu nombreuses dans le parc. 


Bien heureux de cette rencontre, nous poursuivons notre chemin avec une carte mémoire plus riche de plusieurs clichés. Le lac Louise de plus en plus petit à mesure que nous avançons a de plus en plus de charme. Quelle vue spectaculaire sur le lac! Le sentier quant à lui prend à certains moments l’allure de passerelle où seulement une personne à la fois ne peut passer. On se répète, mais c’est magnifique. Un sentier comme nous les aimons.

La température de plus en plus froide et les vents de plus en plus forts à mesure que nous prenons de l’altitude et que nous approchons des glaciers, nous forcent à sortir les couches, la tuque, le foulard et les gants. L’attrait du salon de thé qui nous attend plus haut est exponentiellement alléchant. Des images et des sensations qui évoquent l’ascension du Adam’s Pic au Sri Lanka (particulièrement pour Dominique) nous encouragent dans la poursuite du parcours. Celles et ceux qui nous suivent depuis le début se rappelleront peut-être cette montée de 7 km cumulant plus de 5000 marches. Depuis plus de 1000 ans, c’est l’un des plus importants lieux de pèlerinage pour les catholiques, les hindous et les bouddhistes d’Asie. Mais quel est le lien, vous demandez-vous? En réalité, aucun, sauf que de nombreux bouibouis agrémentent le parcours et de s’y arrêter pour boire un bon thé, en plus de rendre l’expérience encore plus humaine et complète, revigore le corps et l’esprit. Ce merveilleux souvenir contribue à nous faire apprécier davantage cette randonnée. 

Ha! les vertus salvatrices d’un thé bien chaud! Une agréable pause avant d’entreprendre le dernier kilomètre qui nous sépare du col Abbot. C’est réellement superbe! 

Du haut du col Abbot, à 2200 mètres d’altitude, nous admirons les montagnes des alentours qui culminent à 3500 mètres ainsi que les glaciers qui alimentent le lac Louise. Un vrai bel endroit qui figure parmi nos tops 3 de ce voyage!


Qui va dans l’Ouest du pays, veut absolument voir le plus que populaire lac Moraine, dont la route d’accès est près du lac Louise. À notre passage en octobre 2019, nous n’avions pu y aller, son accès étant fermé en raison de la température (glace et neige). Cette année, c’était pour nous un incontournable. Hé bien, non, ça ne sera pas notre tour encore cette fois! Nous n’avons jamais pu nous y aller puisque le stationnement affiche toujours complet. Nous avons tenté notre chance à plusieurs reprises et à différentes heures de la journée sans succès. Faut croire que nous ne sommes pas assez lève-tôt. Paraît qu’on doive s’y rendre avant 7 h ou sinon emprunter la navette, ce qui ne nous disait rien.

Parmi les autres endroits de ce secteur que nous avons visités, le lac Sherbrooke dans le parc national Yoho vaut le détour. Une petite promenade de 6,2 km avec 165 mètres de montée considérée comme facile. En effet, la marche y est agréable et le lac entouré de montagnes est splendide.

Situé sur le bord de la route tout près du sentier du lac Sherbrooke et bien que ne présentant que peu d’intérêt visuellement, le belvédère des tunnels en spirale se veut très instructif. Ses panneaux informatifs méritent une lecture et une réflexion sur les enjeux qu’a posés la construction du chemin de fer canadien en zone montagneuse. Dans ce cas-ci, le défi consistait à faire monter la voie ferrée sur le col de la montagne. Pour ce faire, les ingénieurs ont creusé des tunnels de forme hélicoïdale dont la sortie se situe presque au-dessus de son entrée. Pour l’époque, et compte tenu de la nature assez sauvage des lieux, c’est assez impressionnant. On peut voir en regardant bien au loin l’un de ces tunnels et avec un bon timing ou de la chance, ça sera l’heure du passage du train. Court arrêt, très instructif!

Finalement, nous avons emprunté encore cette fois-ci le sentier du canyon Johnston sans trop de conviction nous l’avouons et sans trop savoir pourquoi, car ça n’avait pas été un coup de cœur lors de notre précédent voyage. Il s’agit plutôt d’un chemin asphalté qui longe un canyon à l’eau pure et tumultueuse, mais il accueille aussi de très très nombreux visiteurs. Comme nous le mentionnions dans notre billet de 2019, il est certainement plus impressionnant de la parcourir en hiver quand les parois sont entièrement glacées.

Il est plus que temps de parler de la Promenade des glaciers (les Icefields), la route 93 entre Jasper et Lac Louise. D’une longueur de 230 km avec, presque en son centre, le Champ de Glace Columbia et la division des parcs de Banff et de Jasper. Longeant la vallée, elle offre aux visiteurs une multitude de points de vue et de nombreux départ de sentiers tous plus photogéniques les uns que les autres. Nous y avons randonné nos tops 1 et 2 du voyage.

À 9 km au sud du champ de glace, se trouve le court sentier du Chaînon Parker de 5,4 km a.-r. qui nous conduit au sommet du col à 2240 mètres d’altitude. Pas bien long, mais ô combien magnifique avec sa vue sur le glacier Saskatchewan et d’immenses montagnes dignes de la région. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il fait partie de nos tops. Nous y avons fait notre première randonnée dans la neige fraichement tombée, mais aussi pour la première partie, dans de la vraie grosse bouette qui salit parfaitement les bottines de marche. On a une pensée pour celles et ceux qui entreprennent ces randonnées avec des chaussures inadéquates dont certains avec de beaux sneackers tout blancs. Un conseil, si vous recherchez des sentiers dégagés avec plusieurs points de vue, préférez ceux vers des cols plutôt que vers des lacs, qui sont généralement en forêt.  

Dévoilons maintenant le dernier, mais non le moindre de nos tops du séjour. Son point de départ se situe à 3 km au sud du Champ de Glace Columbia. D’environ 10 km a. — r., il grimpe sur 335 m. Le sentier du col Wilcox est en partie dans la forêt, mais très rapidement on accède aux prés de haute altitude et c’est ce que nous adorons. Les points de vue sont très nombreux et vraiment magnifiques. Au-delà du col, où l’on se sent bien minuscule, nous montons quelques kilomètres de plus pour atteindre un observatoire d’où l’on peut admirer le glacier Columbia sous un tout autre angle bien plus intéressant selon nous. Il est encore plus grandiose vu de là! Un must! Si vous n’êtes pas convaincu(e)s, les photos le témoignent. 


Parmi les nombreux sites en bordure de la Promenade, surtout au sud du champ de glace Columbia, nous nous sommes arrêtés au canyon Mıstaya. Quelques kilomètres de marche qui mènent aux eaux, devinez quelle couleur, de la rivière éponyme. Bien sûr, quand on déjà vu le canyon de la rivière Maligne, difficile de rivaliser! C’est pourquoi nous conseillons pour un premier voyage de privilégier le canyon Maligne sans aucune hésitation. Beaucoup plus spectaculaire. 

Par ailleurs, vous n’aurez d’autre choix que de vous arrêter aux abords des lacs Bow et Waterfowl. Des lacs aux eaux turquoises particulièrement jolis avec le soleil et l’absence du vent qui permettent aux montagnes de s’y miroiter.


Enfin, notre ultime arrêt dans cette région albertaine est évidemment Jasper pour un séjour de cinq jours au cours desquels nous avons appris que la frontière américaine n’ouvrirait pas avant le mois de novembre. Nous attendions fébrilement cette décision des États-Unis pour planifier la suite de notre voyage. Dans les dernières journées, nous réfléchissions à nos différentes options advenant que la frontière reste fermée, soit nous continuions vers l’île de Vancouver, mais sans nous attarder à Whistler et la ville de Vancouver que nous avions déjà visitées, soit nous retournions vers le Québec en prenant notre temps.  

Durant notre séjour à Jasper, notre humeur et la température plutôt maussade n’incitaient pas vraiment à entreprendre de longues randonnées. Un matin, le soleil semblant vouloir se montrer le bout du nez, nous décidons de nous rendre au lac Maligne, non pas pour un trek, mais plutôt pour essayer de voir des orignaux. C’est à cet endroit en 2019 que Dominique a vécu son face-à-face avec un beau gros mâle et sa petite famille. Les probabilités que cela se reproduise étant bien évidemment minces, il nous fallait tout de même tenter notre chance. Devinez! Pas sitôt arrivés sur le bord du lac, qu’une belle femelle et son veau nous faisaient face! C’est ça quand on mène une bonne vie! Mission accomplie! Après plus ou moins deux heures d’observation et plusieurs centaines de photos plus tard, nous marchons quelques pas le long du lac avant de retourner à notre camping. Nous passerons le reste du séjour à flâner dans la petite ville de Jasper pour dénicher des perles rares, tester des restaurants et surtout à consulter maintes fois la météo et Google Maps pour la suite du voyage. 


Enfin, après maintes tergiversations, nous décidons de reprendre la route vers l’est tout en nous arrêtant au Parc provincial des Dinosaures en Alberta (encore des badlands), au Parc national du Mont-Riding au Manitoba, au Parc national de la Péninsule de Bruce en Ontario, au Parc provincial de Sandbanks également en Ontario, et même aux Chutes-Niagara. Un «petit» trajet de près de 5000 km sur une dizaine de jours. Les parcs nationaux de l’Ouest américain nous accueilleront peut-être au printemps 2022… à suivre. 

En conclusion, après trois semaines dans cette partie des Rocheuses canadiennes, nous sommes toujours éblouis par tant de beautés et de majesté. Vous nous connaissez, presque chauvins avec notre Charlevoix adorée, mais si nous devions choisir une nouvelle terre d’accueil, ce serait sans hésitation dans cette région du monde. Nous comprenons totalement celles et ceux qui viennent là pour quelque temps ou pour des vacances et qui s’y établissent. Il ne manque que de vastes étendues d’eau pour une note plus que parfaite…

Dans le prochain épisode d’Un tuk tuk pour deux, nous vous parlerons de notre rencontre avec les dinosaures albertains! D’ici là, nous vous laissons sur quelques paysages remarquables croqués ici et là et encore de beaux Grands corbeaux.

Nous vous invitons à découvrir ou à redécouvrir dans nos billets de 2019 les incontournables des Rocheuses avec la superbe Vallée des cinq lacs dans «Jasper et les 5 nuances de bleu». Tandis que dans «Bien « Maligne(s) » les personnes qui découvrent les trésors de Jasper» vous explorerez le lac Medecine, le lac Maligne et notre rencontre avec la famille d’orignaux ainsi que le canyon de la rivière Maligne. Enfin, plusieurs sites fort intéressants à ne pas manquer sont relatés dans «Maître corbeau fait du charme sur la Columbia Icefield» notamment la ville de Jasper, le canyon Johnston, le lac Louise et le lac Emerald encore plus beau que le premier, le Natural Bridgeune merveille de la région et le lac Bow sous son manteau d’hiver.

Fiche camping – bivouac

Lake Louise, camping du Lac -Louise — Géré par Parcs Canada, immense camping comptant plus 180 emplacements pour VR en plus des 206 terrains pour tente et caravanes à parois souples. Environ 32 $CAN/nuit avec électricité. Toilettes, eau potable et sanidump. Emplacements très boisés juste à côté du chemin de fer. Les trains interminables y passent 24/24, mais c’est comme ça à peu près partout dans la région.

Icefield, camping Mosquito Creek  — Géré par Parcs Canada, aucune réservation, formule premier arrivé, premier servi. 17,90 $CAN/nuit aucun service. Toilettes et eau au robinet. Emplacement superbe face aux montagnes et longeant un ruisseau.

Jasper, camping Wapiti  — Géré par Parcs Canada, 33 $CAN/nuit avec électricité. Toilettes, douche, sanidump et eau potable. Le camping est juste à côté de la Rivière Athabasca, des sentiers de marche la longent. Vraiment beau.

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11 commentaires sur “Yoho, Icefield, Jasper, glaciers, lacs et intensi-thé!

  1. Que de beautés! En parcourant votre billet j’ai reconnu des paysages où le seul mot qui sortait de ma bouche était WOW! On a tellement un beau pays et merci de nous le raconter une photo à la fois, toutes magnifiques!! Je vous souhaite une belle continuité!

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  2. Salut vous deux, vous êtes impressionnants tout autant que vos magnifiques photos. Il faut être bien déterminer pour y arriver et c’est gagnant pour vous, mais aussi pour nous, car vous nous faite visiter des paysages magnifiques. La région du glacier Columbia est très impressionnante et que dire des abords des lacs Bow et Waterfowl ? Des cartes postales. C’est vrai que vous faites une bonne vie!
    Revoir des chèvres de montagne et surtout cette belle rencontre d’orignaux , magique. À voir le corbeau de face, on dirait qu’il vous souhaite bonne suite de voyage. Vraiment merci et bien hâte de voir vos dinos albertains.

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    1. Salut à toi! merci pour ce beau commentaire. Je crois que la beauté des paysages n’est pas étrangère à notre détermination. C’est toujours un incitatif à randonner de plus en plus. De même que pour les rencontres avec la faune, elles sont à tous les coups magiques, peu importe avec quel animal.

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