
À chacun de nos deux voyages au Vietnam, nous avons orienté nos itinéraires, entre autres, pour la découverte des ethnies du pays. Comme nous y portons un grand intérêt, ce billet vise à essayer de vous les présenter.
Les Kinhs aussi appelés Viets représentent l’ethnie majoritaire du pays avec plus de 85 % de la population. Le reste est divisée en 53 ethnies, réparties en 5 familles ethnolinguistiques : la famille austro-asiatique, la famille sino-tibétaine, la famille thaï-kadai, la famille austronésienne, la famille hmong-mien. Ces minorités vivent principalement dans le nord du pays, elles ont émigré de Chine il y a quelques centaines d’années et sont les plus pauvres et les moins scolarisés du pays. Pendant des décennies, elles ne subsistaient que grâce à la culture du pavot, mais maintenant le gouvernement s’occupe un peu plus d’eux (scolarité, soins de santé, etc.).
Les Kinhs ou Viets. Cette ethnie majoritaire n’a pas de costume traditionnel.
Certaines minorités sont facilement identifiables à cause de leurs costumes traditionnels, parce qu’elles sont nombreuses et que nous pouvons les apercevoir fréquemment. Par contre, c’est plus difficile pour la plupart des autres. Même après la visite du musée de l’ethnographie, les recherches sur Internet et même les locaux questionnés sur le sujet, y compris des guides « chevronnés », ce n’est pas évident. Souvent, les données recueillies se contredisent. De plus, nous croyons que les ethnies agencent parfois leurs vêtements avec des accessoires d’une autre ethnie, ce qui complique grandement l’identification.
Ceci étant dit, voici à la lumière de nos connaissances un bien humble portrait de ces ethnies minoritaires que nous avons croisées au cours de nos deux voyages.
Us et coutumes
Chaque ethnie a ses propres coutumes, ses croyances et son fonctionnement. Elle peut être de confessions chrétienne, animiste, taoïste ou encore pratiquer le chamanisme.
Le riz est le principal met de leur alimentation et sa méthode de culture sera en fonction de l’endroit où elles vivent, certaines vivent traditionnellement dans le haut des montagnes et d’autres dans les vallées. Les méthodes de riziculture diffèrent selon la hauteur dans les montagnes et les rizières inondées ne sont pas toujours possibles quoiqu’il est surprenant de voir comment ils réussissent à canaliser l’eau dans le haut des montagnes.
Leurs maisons seront aussi différentes d’une ethnie à l’autre selon l’endroit où ils vivent. Par exemple, certaines sont sur pilotis avec un endroit pour les animaux en dessous, d’autres sont construites directement au sol et n’ont pas de fenêtres.
Les tenues traditionnelles
Ces beaux vêtements aux mille couleurs que portent certaines ethnies demandent beaucoup de temps pour leur création puisqu’ils sont entièrement faits à la main par les femmes. Elles peuvent y consacrer plusieurs mois, voire plusieurs années. C’est un travail d’une finesse incroyable. Les femmes créent les vêtements et brodent le moindre dessin de leurs tenues. Elles fabriquent également le fil, le tissage des étoffes et la teinture, notamment l’indigo en ce qui concerne les Hmongs noirs.
Les techniques varient d’une ethnie à une autre, certaines mettant en valeur la forme de la tenue, d’autres la sophistication des motifs. Les filles commencent à broder vers 12 ans.
Ces costumes leur permettent de préserver leur identité culturelle et de montrer leur appartenance au clan. Pour certaines, cela sert aussi à trouver un mari, la broderie étant un moyen de mesurer les talents et le travail d’une potentielle épouse. Il faut se rappeler qu’elles se marient très jeunes (16-17 ans) et qu’elles ont des bébés dès cet âge.
Elles portent aussi de nombreux bijoux en argent : bracelets, colliers, pinces à cheveux et boucles d’oreille qui complètent la tenue et forment un ensemble éblouissant. Les femmes ont souvent un porte-bébé sur le dos.
Les hommes en général optent pour les tenues occidentales.
La première ethnie que nous présentons est la plus connue, de nous en tout cas. Il s’agit des Hmongs. Il existe des Hmongs noirs, des rouges, des bleus, des verts et des fleurs.
Les Hmongs noires sont très présentes dans la région de Sa Pa. Chaque année pour le Nouvel An, les femmes doivent fabriquer de nouveaux vêtements pour chacun des membres de leur famille (mari et enfants). Alors, au moindre temps libre elles brodent les pièces qui seront cousues aux vêtements. Sinon, elles préparent le fil tout en marchant ou en faisant autre chose.
Les Hmongs fleurs quant à elles, vivent dans les régions de Can Cau et de Bac Ha.

Des Hmongs rouges.
Quant aux autres « couleurs » du grand groupe des Hmongs (les bleus et les verts), nous ne croyons pas en avoir vues.
Les Daos rouges sont reconnaissables à leur coiffe rouge parfois très particulière et à la ceinture rouge qu’elles ajoutent à leurs tuniques. Elles ont aussi les cheveux rasés très haut sur le dessus de la tête à partir du front. Le travail de broderie sur les pantalons est remarquable.
Nous avons croisé pour la première fois à Sa Pa deux dames de l’ethnie Dao Lan Tien. Tenue noire très simple et ornement multicolore au cou, mais elles sont vraiment étonnantes avec leur couvre-chef à la Star Treck.
Rencontrées au marché de Bac Ha, voici deux femmes de la minorité Phu La.
Des femmes de l’ethnie Tay.
Les femmes de l’ethnie Thaïs noires sont reconnaissables à leur chignon orné d’un bijou.
Les San Chay arbore une tenue plutôt sobre, mais qui impose tout de même. Elles portent ce genre de foulard sur la tête lorsqu’elles vont travailler.
Les LoLo noirs sont identifiables à leur tenue noire aux manches et au dos très colorés. Elles peuvent être parfois ornées de petits pompons de couleurs.
Finalement, voici une femme de l’ethnie Khmer originaire du Cambodge.
En terminant, quelques unes que nous ne saurions identifier…
Voilà un petit tour d’horizon des minorités ethniques qui peuplent le nord du pays, nous espérons que ces quelques photos vous ont fait sourire ou ont suscité un peu de curiosité. Ce que nous espérons le plus, c’est que vous avez apprécié.
Superbe revue et merveilleuses explications, Bravo pour l’excellence.
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On reconnaît le prof dans le propos! Merci beaucoup Guy pour ce commentaire fort élogieux et surtout très encourageants.
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