Antelope Island et Great Salt Lake, du gros bonbon bien sucré

Cedar City et Salt Lake City, du 2 au 5 mai 2022

Nous partons du parc national de Zion tôt le matin en prenant la 9 Est, puis la 89 Nord et ensuite la 14 vers l’ouest. Et là, ça monte, ça monte, des plaques de neige apparaissent ici et là, puis l’ascension continue à plus de 3000 m., et… tout est blanc. La température frôle le zéro! Nous avons une pensée pour nos amis qui viennent tout juste de terminer leur saison de ski! Ha! que c’est beau! Nous profitons du paysage tout en restant à la chaleur dans le VR. Puis ça redescend jusqu’à Cedar City où il fait chaud et où il n’y a plus aucune trace de neige au sol… Magnifique!

Nous arrivons enfin au lieu dit du distributeur Olympus, qui en réalité vend plutôt des téléphones mobiles… «Aucune idée où on peut dénicher un chargeur à Cedar City, essaie donc à St. Georges au magasin Best Buy», de nous dire le gérant! St. Georges se situe à 100 km au sud, Best Buy a déjà vendu du Olympus, mais plus maintenant selon son site Internet et si on ne trouve pas dans cette ville, où faudra-t-il aller? Las Vegas, encore 200 km au sud-ouest? Il ne reste qu’une solution, remonter vers le nord jusqu’à la plus grosse ville de l’État, Salt Lake City, à 400 km. Nous devions nous y rendre de toute façon plus tard dans le voyage!  

C’est ainsi que nous reprenons la route pour arriver à Salt Lake City en fin de journée chez un autre pseudodistributeur Olympus, toujours selon le site de la marque. Rien! Au troisième magasin, à dix minutes de la fermeture, le jeune homme nous dit qu’il ne vend pas de chargeurs Olympus, cependant peut-être autre chose fera l’affaire. Un chargeur universel made in China qui fonctionne avec tous les types de batteries! Bingo! Il durera le temps qu’il voudra. Celles et ceux qui connaissent Jean-Pierre ne seront pas surpris(es) par son envie d’en prendre deux au cas où. Il a bien sûr modéré ses ardeurs et a juste dit au gars «I love you my friend, 400 miles for that!» qui l’a regardé tout éberlué! Dios gracia! Le voyage est sauvé in extremis

Quant au séjour dans les environs, nous avions identifié le Antelope Island State Park, situé un peu au nord de la ville. Celle-ci est traversée du nord au sud par une autoroute (la 15) de 5, 6 voire 7 voies de large, de chaque côté. Qui dit beaucoup de voies de circulation dit trafic épouvantable! Et ce trafic, incluant les camions lourds, roule à 120 et 130 km/h. Ouf!

Arrivés au parc avec de la broue dans le toupet ;-), l’île Antelope, la plus grande des sept abritées par le Great Salt Lake, le Grand Lac Salé, nous accueille et elle respire la grosse paix! La route-digue asphaltée de 11,2 km qui la relie au continent nous permet déjà d’observer des centaines d’oiseaux migrateurs attirés par la nourriture abondante qu’offre le lac. 

D’abord un peu de géologie. Ce lac salé, le plus important en Amérique du Nord, de 120 km de long sur 56 km de large a une profondeur moyenne de 4 m. Les tonnes d’eau, déversées par les montagnes chaque année à la fonte des neiges, sont chargées de minéraux ayant une teneur en sel jusqu’à neuf fois supérieure à l’eau de mer. Mais, c’est bien le fait qu’il soit endoréique — c’est-à-dire que l’eau entrant dans le lac ne se déverse pas par un cours d’eau, elle n’en ressort que par évaporation accumulant ainsi le sel année après année — qui explique son taux de salure plus élevé que celui des océans.

Durant quelques jours, la photographe s’intéresse à la faune notamment le long des berges, mais pas que. Sachez qu’explorer l’île c’est aussi faire un safari. Un matin, en nous rendant vers notre premier sentier, juste dans les premiers kilomètres à partir du camping, nous avons pu observer bisons (le parc en compterait environ 700 en liberté), antilopes d’Amérique, Jack Rabit et plusieurs oiseaux. Wow! Ça commence plus que bien. 

Après ces quelques arrêts photos, nous voici au départ de la Lakeside Trail. Une boucle de plus ou moins cinq kilomètres vraiment extra offrant des vues 360 o imprenables sur le lac et les montagnes. C’est de toute beauté… Nous pouvons enfin admirer un panorama qui englobe une étendue d’eau, plutôt rare dans les déserts de l’Utah. Habitués comme nous le sommes avec le fleuve Saint-Laurent sous nos yeux tous les jours dans notre belle Charlevoix, l’eau nous manquait sans que l’on s’en rende compte. En tout cas, ça fait des paysages bien différents et on adore.

Nous poursuivons l’exploration de l’île aux multitudes points de vue en nous rendant par la East Side Ranch Road au début du sentier de neuf kilomètres, le Sentry Loop.

Ce coup-ci, Jean-Pierre a eu besoin de beaucoup d’encouragement pour se laisser convaincre de randonner. Ça ne lui tentait pas réellement. Sûrement que quelqu’un quelque part l’a entendu, puisque nous ne pouvons que rebrousser chemin après à peine une cinquantaine de pas. Des brûlots comme nous n’en avons jamais vu (et on habite dans Charlevoix, ce n’est pas peu dire…) attendaient les braves (ou les fous) pour se nourrir de leur sang. Épouvantable, ils nous entraient dans le nez, les yeux, les oreilles, la bouche… rien que d’y repenser, le stress remonte et ça pique. Nous retournons donc au VR en courant et décidons de continuer à explorer la South Island Drive Road en conduisant bien tranquillement sur la route de gravelle — nous préférons ne pas jouer avec le feu, leçon apprise l’année dernière dans l’Ouest canadien — qui conduit au début d’un court sentier de 6,4 km a-r, le South Island Trail. Celui-ci mène à l’extrémité sud de l’île. On verra si les bestioles se tolèrent mieux de ce côté.

À notre grande surprise, rien. Nous entamons alors la marche, sans nous presser, Dominique prend des photos, la vita è bella… 

… jusqu’à ce que nous entreprenions le chemin inverse. Que s’est-il passé, on ne sait pas, soudainement ce fût l’attaque en règle, les brûlots sont sortis et il doit y en avoir des millions! On se protège du mieux que l’on peut avec nos foulards, nos capuchons, nos lunettes de soleil. Nos vêtements sont recouverts d’insectes. La crise de nerfs n’est pas loin… On accélère, voire même on court par moment tellement c’est intense. Nous avons certainement battu des records de vitesse… En arrivant dans le tuk-tuk, nous avions des bestioles collées partout sur le visage aux endroits non protégés et aussi dans le fond de la gorge. Et comme nous nous en rendrons compte plus tard dans la journée, des piqures dans le cou, les oreilles et une bonne dizaine tout autour des yeux pour Dominique qui sont restées marquées pendant plus d’une semaine. Il ne fallait surtout pas se gratter dans le visage… Nous comprenons pourquoi les personnes travaillant sur la voirie de l’île portent toutes un filet antimoustiques sur la tête, bien que sceptiques quant à leur efficacité vu la grosseur des bestioles, elles passent par les mailles assurément. Même aperçu des gens en vélo avec ce genre de filets… en tout cas, ça peut éviter d’en avaler!

Après plusieurs bonnes respirations pour faire redescendre le stress, nous reprenons le chemin du camping. Mais, le temps radieux et la luminosité parfaite incite Dominique à tenter — si les insectes brillent par leur absence évidemment — une nouvelle séance de photos ornithologiques. Nous nous rendons donc sur la digue de l’île. Devinez…

La merveilleuse Antelope Island offre un environnement superbe et nous apprécions notre séjour, mais trop c’est trop. Dominique serait bien restée une journée de plus, par contre Jean-Pierre en a ras le bol des brûlots et n’a aucune envie de les affronter à nouveau. Alors d’un commun accord, nous reprenons la route en commençant par le centre-ville de Salt Lake City. Il faut bien aller voir le siège social des mormons… Soit dit en passant, la majorité des rues de Salt Lake City, et c’est aussi le cas dans la plupart des villes de l’Utah, possèdent au moins deux voies de large, plus une au centre pour les virages, et ce, dans chaque sens. C’est impressionnant! Quant au quadrilatère du temple mormon et de ses bâtiments annexes, c’est très beau. Toutefois des travaux routiers et le trafic assez intense rendant le stationnement difficile pour visiter les lieux nous ont découragés, nous n’avons pas insisté. Par ailleurs, ça vaut la peine d’être vu, même de loin!

Après le Great Salt Lake, nous voulions continuer vers le nord pour rejoindre dès maintenant le parc Yellowstone, mais après consultations des prévisions météorologiques pour les prochaines journées, nous avons abandonné l’idée. De 5 o à -5 o la nuit avec des averses de neige… hmmm! Pas bon pour la tuyauterie. Nous optons plutôt pour la route des parcs nationaux de l’Utah. Nous verrons plus tard dans le voyage, si Yellowstone est envisageable. Il était quand même compris dans notre plan de match initial. 

Alors, prochaine destination : Moab, avec quelque 500 km à avaler.

Fiche camping – bivouac

Utah, Antelope Islande State Park, Bridger Bay Campground  le parc compte 3 campings offrant différents services. Nous avons opté pour le Bidger Bay Campground. 66 sites dont 33 avec eau et électricité. 40 $US avec ces deux services ou 30 $US sans aucun service. Superbe emplacements avec magnifique vue sur le lac , les montagnes et les couchers du soleil. Douches, toilettes et sanidump.

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12 commentaires sur “Antelope Island et Great Salt Lake, du gros bonbon bien sucré

  1. C’est vraiment un endroit magnifique On nous avait avisé pour les moustiques mais nous le vent était tellement fort qu’il y en avait peu par contre nous avons quitter l’île au petit matin incapable de dormir tellement le vent était fort et brassait notre 24 pieds Dommage de ne pas avoir visiter le site des mormons c’est vraiment impressionnant Merci pour les Superbes photos

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    1. Merci beaucoup pour votre commentaire Louise. Vous avez eu de la chance d’avoir le vent avec vous. Nous c’était moitié-moitié, mais comme on le mentionne, la moitié sans vent était intense. Malgré tout, on a pu en profiter presque au max. Quant au site des mormons, on aurait pu ou peut-être dû faire un effort, mais on se sentait un peu lâches ;-). On se doute bien sûr d’avoir manqué quelque chose, mais on se dit toujours que c’est impossible de tout voir dans un seul voyage et qu’il faut faire des choix. Le principal dans ces choix est de pas avoir de regret. C’est notre devise. Dans un prochain voyage certainement.

      Bonne soirée et merci encore!

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    2. La blancheur de l’espace en général apporte une belle clarté
      À ma grande surprise le bison.
      J’aurais aimé voir ce bison sauvage avec sa fourrure tranchante de brun noir

      Merci Michelle

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      1. Oui il y avait une belle luminosité parfaite pour la photographie. Quant aux bisons, nous avons également eu la surprise en arrivant dans le parc. Le troupeau est maintenu à 700 têtes, c’est donc environ 200 bêtes qui sont vendues chaque année aux enchères. Les fonds découlant de cette vente servent au développement de projets d’amélioration de l’habitat de la faune locale. Quant à la fourrure, j’imagine que c’est la période de la mue, et j’imagine aussi que ça doit faire un grand bien de perdre cette toison avec les brûlots qui font souffrir tout le monde, même eux n’y échappent pas… On les voyait se gratter avec les branches d’arbre et se rouler dans le sable pour s’en débarrasser.

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  2. Bonjour à vous 2, vous avez étiez braves de coucher sur l ile. Nous y étions le 9 juin dernier.. quelle désolation de voir le lac asséché, compte tenu du manque d eau partout dans ces états (utah, Arizona…)on est arrêté et évidemment des nuées de bestioles à rendre fou, tournaient autour de nous. Merci pour l excellente passion qui vous habite, la photo et vos textes si délicieux et instructifs. Nous sommes à 3 jrs de la maison
    Quel périple, 54 jrs , la route 66, une semaine à Los Angeles et le retour avec parcs nationaux de l ouest en VR. Nous étions à Yellowstone lorsqu il y a eu le déluge…🚐🚐

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    1. Bonsoir Louise! D’abord merci beaucoup pour ce superbe commentaire, très apprécié.

      Bien dommage que les brûlots aient rendu votre visite insoutenable. Sans répit, nous n’aurions pas tenus non plus. Le lac était asséché complètement? Nous sommes sans mots! Effectivement, l’eau est un réel problème dans ces états comme dans beaucoup de pays d’ailleurs. On a remarqué que les Américains n’étaient pas très touchés par les changements climatiques et l’environnement. Impossible de recycler quoi que ce soit dans la grande majorité des villes… Alors, pas surprenant d’apprendre que depuis des années, les rivières qui devraient alimenter le lac sont toutes détournées pour arroser les cultures et approvisionner les maisons, alors quasi inévitable qu’un tel phénomène survienne. C’est tellement malheureux…

      Sinon, vous avez l’air d’avoir apprécié votre voyage. Avez-vous un coup de coeur ou plusieurs?

      Et Yellowstone! vous y étiez… comment ça s’est passé? Le parc a l’air complètement dévasté, est-ce vraiment le cas? Ça devait être toute une expérience d’être sur place.

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  3. Quel parc, magnifique, avec une belle faune très diversifiée, des bestioles piqueuses, bisons, oiseaux, la totale quoi! Me semble vous voir courir pour échapper à ces piqueuses sanguinaires… Vraiment les paysages sont grandioses et tes magnifiques photos Do nous les font grandement appréciés. Et heureusement que vous avez trouvé ce chargeur universel made in China, un beau coup de chance!

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    1. Ce parc est un coup de coeur en tout cas pour moi. Un peu moins pour Jean-Pierre (les brûlots l’ont fait rager) mais, il a quand même beaucoup aimé. Un si petit endroit avec autant d’animaux et d’aussi beaux paysages, c’est le paradis pour les amateurs de photos. Nous n’étions pas dans la bonne période, mais parmi les oiseaux migrateurs qui séjournent dans le parc, les flamants rose en font partie. J’aurais bien aimé les voir… tant pis.

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      1. Je me suis posée la question concernant les Flamants roses étant donné que ce lac est salé. J’imagine que vous allez vous procurez ce type de filet protecteur pour vos prochaines sorties?

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  4. 500km à avaler, c’est moins pire que 500 brûlots à avaler. Ça devait être l’enfer !!! Un Hitchcock revisité version insectes . Vous avez été récompensé par vos trouvailles ornithologiques de toutes beauté !! Vous avez fait un périple extraordinaire !!! .

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