Le Parc national des Prairies, des Badlands pour les gentils

Parc national des Prairies, du 27 août au 3 septembre 2021

Et c’est le départ!

Et bien oui, finalement, après maintes péripéties relativement à la maison, nous sommes partis le 23 août dernier. Mais sans d’abord un petit tour en Gaspésie, à Saint-Zénon-du-Lac-Humqui précisément, pour visiter les frère et sœur de Jean-Pierre, avec les conjoints évidemment. Nous y avons dormi deux nuits, bien mangé et bien bu…

Puis, quatre nuits au Parc national de Boucherville, notre pied-à-terre dans la région de Montréal, pour y voir nos enfants.

Et puis, c’est heureux, mais quand même avec un peu par dépit que nous prenons la direction Ouest canadien plutôt que celle de l’Ouest américain le 29 août. Ce n’est pas gentil de dire que l’Ouest canadien est une position de repli, mais nous y avons passé quelque temps à l’automne 2019 (voir Ouest canadien 2019) et espérions découvrir d’autres lieux. Notre itinéraire variera donc en fonction de la décision de M. Biden à savoir s’il ouvre ses frontières aux étrangers dans les prochaines semaines. À ce qu’il paraît, il a peur des Canadiens qui auraient un haut taux de non-vaccinés et de malades de la Covid19. Bien mal placé le monsieur pour faire la leçon, mais bon, ce sont ses frontières, c’est son droit. Quant à nous, nous sommes doublement vaccinés et nous portons encore les masques sanitaires dans tous les lieux publics (on en parlera plus tard…).

Pour la première étape de ce nouveau périple, on se doit d’abord de dérouler de l’asphalte comme on dit! Un peu plus de 3 000 km à parcourir pour atteindre notre première destination. Ce sera donc des arrêts dodos improvisés au fil du chemin dans des endroits pas toujours intéressants, mais parfois de belles surprises nous attendaient comme ce fut le cas notamment pour notre deuxième jour. Après plus de 1 100 km, dont un premier stop à NorthBay la veille, nous nous gâtons en nous arrêtant tôt dans l’après-midi dans un magnifique bivouac sur le bord du lac Supérieur, près de Pancake Bay. Dominique profite de l’eau agréable du lac pour y prendre son bain (ne jetez pas de pierre trop rapidement, elle utilise des produits certifiés biodégradables bien sûr!). Jean-Pierre a, quant à lui, préféré le confort de la douche chaude dans le VR. Une bonne nuit après un succulent souper et un magnifique coucher de soleil sur le lac vraiment immense dans cette partie. On dirait l’océan. Une belle découverte!

Le lendemain nous permet d’arriver à Thunder Bay, dernière escale en Ontario. Une route monotone de 630 km de forêts ou presque, avec peu ou pas de beaux points de vue. On constate aussi, lors de nos arrêts pour l’essence et l’épicerie que le port du masque anti-COVID est de moins en moins fréquent… Nous gagnons ensuite les plaines du Manitoba (750 km) où on s’installe pour la nuit à Winnipeg dans le stationnement du Fort Gibraltar, un ancien fort construit vers 1809 par la Compagnie du nord-ouest, le compétiteur de la Compagnie de la Baie d’Hudson.  

Pour la dernière journée de notre course vers l’ouest, on se rend à Moose Jaw (660 km), un peu à l’ouest de Régina en Saskatchewan. Nous écrivions plus haut que la route en Ontario était monotone, imaginez dans les plaines où se succèdent des champs et des champs à perte de vue! Le stationnement d’un beau petit parc municipal bien tranquille nous accueille pour le dodo où il pleuvra une bonne partie de la nuit. À Moose Jaw, il nous faut prévoir les choses! C’est-à-dire s’approvisionner en eau, en nourriture et en essence puisqu’il n’y aura pas grand-chose à notre destination, qui se trouve à environ 200 km au sud, juste à côté de la frontière américaine. Ici, les masques et le désinfectant à l’entrée des commerces, pfff! On ne connaît pas! 

Parc national des Prairies – Bloc est

Ainsi, après plus de 3 400 km, nous arrivons au camping du Ruisseau Rock, dans la partie est du Parc national des prairies. Jamais entendu parlé, n’est-ce pas? C’était notre cas également! Encore inconnu de nous deux semaines avant notre départ, nous avons découvert cet endroit par l’entremise d’un reportage à la télé. On s’est alors dit, pourquoi ne pas s’y aventurer en passant, ça sera presque sur notre route! 

En fait, le parc, qui comporte deux blocs, est et ouest, met en valeur et en réserve des prairies qui n’ont jamais été modifiées ou cultivées. Les rares infrastructures de Parcs Canada (PC) sont construites sur les terrains ayant déjà servi de pâturage par les quelques ranchs qui possédaient les terres et qui espéraient les exploiter, en vain. Le bloc est compte notamment une grande partie de badlands où il n’y a pas d’eau et où peu de choses ne poussent outre quelques graminées et buissons. C’est à la limite entre le désert et les champs. Les arbres? Oubliez ça! Ce sont les explorateurs de l’époque, les coureurs des bois/chasseurs de fourrures francophones qui les avaient surnommées les «mauvaises terres».

Mais le site étonnant, intéresse à plusieurs niveaux! Il est possible d’admirer la splendeur des paysages à travers ses sentiers pédestres ou en parcourant la Promenade des Badlands. Une route goudronnée de 11 km qui longe le haut de la vallée et offre des points de vue superbes. On dit que ce serait parmi les plus beaux panoramas de la Saskatchewan et nous le croyons volontiers. La précision indiquant que cette route soit asphaltée vient du fait qu’elle est la seule voie asphaltée à des centaines de kilomètres à la ronde. Ça prend bien PC pour bitumer une chemin au milieu de nulle part. Mais c’est tant mieux, car nous en avons profité vraiment en la parcourant en vélo. Wow! Quelle belle promenade! Les paysages saisissent par leur beauté! Pour vous dire combien c’est beau, outre les photos qui suivent, nous avons mis au moins deux heures pour explorer le tronçon, et ce, dans un sens uniquement.

Parc national des Prairies – Bloc ouest

Après quelques randonnées et deux nuits au bloc de l’est, nous nous rendons du côté ouest du parc. Mais pour le rejoindre, il faut faire rouler plus de 180 km sur une voie majoritairement en gravier. Nous avons traversé quelques villages dignes des meilleurs scène de villages fantômes. Pour le reste, des champs de pâturage, quelques ranchs, un aux 10 km environ, reconnaissables au fait qu’il y a quelques arbres au milieu de rien. Les routes aussi sont en fonction des ranchs, droites avec des courbes à 90 degrés comme pour dire que nous sommes à la fin d’une propriété. PC a acheté les terrains tout bien divisés qui n’avaient pas été trop altérés par les humains et a laissé les terres de culture aux fermiers. 

Nous avons réussi à trouver de l’essence près de l’entrée ouest du parc, à Val Marie. La lumière du «niveau de carburant bas» était allumée depuis longtemps et «l’indicateur d’autonomie» ne voulait plus se prononcer! Une grosse citerne sur un terrain vague constitue la si précieuse «station d’essence» avec sa petite cabane où un genre de guichet automatique permet d’insérer sa carte de crédit et d’enclencher le mécanisme de la pompe. Pour le service et les questions, on repassera!

Mais, revenons au bloc ouest du parc. C’est un peu le même genre qu’à l’est, mais moins aride. Les paysages impressionnent moins et dans les prairies environnantes, il y a vraiment plus de graminées, d’arbres (pas très grands), mais c’est là qu’il faut aller pour l’observation de la faune animale beaucoup plus présente. D’abord, on se doit de parcourir la route panoramique de l’écocircuit de 80 km A. — R. et qui compte sept arrêts interprétatifs qui mettent en valeur le paysage, l’histoire et la conservation active du parc. D’ailleurs, pas vraiment le choix de l’explorer, car le camping en fait partie! 

Par ailleurs, nous avons très facilement l’opportunité de rencontrer les seules colonies de «chiens de prairies à queue noire» au Canada. Le secteur compte plusieurs dont deux se trouvent sur le chemin de l’écocircuit. Nous les voyons de très très près et il est bien amusant de les regarder et d’observer leur comportement! 

Nous nous offrons, pour la première journée de ce côté du parc, une superbe randonnée de 11 km à travers les vallons et buttons environnants. Le sentier de Broken Hills est de niveau intermédiaire, mais nous en déduisons que les grandes chaleurs et l’absence d’ombre contribuent à ce classement. Il faut prévoir beaucoup beaucoup d’eau et ne pas oublier son chapeau. Mais c’est très beau et on s’y sent seuls au monde! Les sentiers sont marqués par des poteaux blancs et il est facile de s’y retrouver.  

C’est au retour de cette rando que nous avons pu observer l’animal le plus énorme du parc. En effet, celui que l’on souhaitait ardemment voir lors de l’une de nos expédition est le bison. On aurait bien aimé vivre le feeling d’arriver face à face (pas trop près tout de même!) avec un troupeau, mais c’est la nature qui décide et nous n’avons pas gagné à la loterie des bisons. Toutefois, nous ne sommes pas complètement perdants, car à notre retour, nous choisissons de nous installer sur les fameuses chaises rouges de PC pour manger une bouchée et relaxer. Il faisait un temps superbe. On jasait en admirant le panorama lorsque tout à coup (après plus d’une heure) un premier et un deuxième points noirs apparaissent au loin. Enfin, on voyait des bisons, de bien loin, mais quand même. Nous les avons regardés pendant longtemps et sachez qu’il a fallu revenir ici plusieurs fois au cours de la journée et le lendemain. Nous voulions nous assurer de ne pas les manquer s’ils s’approchaient plus près de nous. Ils ont été présents deux jours durant, malheureusement sans se rapprocher davantage. 

Les jours suivants, nous avons fait et refait l’écocircuit pour faire le plein d’eau à Val Marie et plusieurs courtes randonnées de 4-5 km chacune. Plus précisément, les sentiers de la butte-Eagle et de la butte-70 miles sont à ne pas manquer, il s’agit certainement du plus beau paysage côté ouest du parc. C’est aussi à cet endroit que nous avons eu le privilège de rencontrer un Grand iguane à petites cornes, une espèce en voie de disparition. Sachez cependant qu’il n’a que le nom de grand, car celui-ci mesure entre 5 et 7 cm. La chance était avec nous ce coup-là! 

Outre d’autres colonies de chiens de prairie, une grande quantité et diversité de rapaces, dont l’aigle royal, attendaient Dominique sur les poteaux électriques le long de la route menant à Val Marie. Et à sa demande, on y passera à quelques reprises, devinez pourquoi? 

Des cervidés sont également présents dans le parc.

Comme nous avons trouvé cela typique, deux dernières photos à la mode des cowboys!


Finalement, après trois nuits, n’étant pas tout à fait rassasiés, nous décidons de rester un jour de plus. Heureusement que le camping compte une section auxiliaire (overflow, sans électricité) (nous ne savions pas!) sans quoi, il n’y avait plus de place.

À cet effet, en cherchant de l’info sur ce parc sur Internet, nous avions réservé nos terrains, car les deux campings n’offrent qu’une vingtaine d’emplacements chacun et affichaient pratiquement complet. Nous avons même dû tricoter avec les emplacements selon les disponibilités et donc de changer de place à quelques reprises. Alors, petit conseil, vaut mieux booker avant de partir particulièrement pour le bloc est qui ne comprend pas de section overflow. Sachez aussi qu’il y a de la location de tentes oTENTik… et la possibilité de dormir dans un tipi. Voir sur le site du parc pour plus de détails.

Bref, ce parc méconnu mérite largement le détour et, même dans ce lieu reculé de la Saskatchewan, les préposées à l’accueil parlent assez bien français. Allez-y!

Fiche camping – bivouac

NorthBay, Ontario   Sur iOverlander, WallMart. Il faut se garer à gauche du magasin, sinon vous serez réveillé par le gardien qui attend (probablement avec plaisir) que les gens soient bien endormis pour les informer qu’ils doivent changer de place. 

Pancake Bay, Ontario — Sur iOverlander, terrain provincial, magnifique emplacement sur le bord du lac Supérieur qui offre en prime de beaux couchers du soleil. GPS : N 47o3.485′, W 84o45.726′. Environ une dizaine de places assez isolées les unes des autres. Près de la route, mais le bruit n’est pas dérangeant la nuit. Le seul hic, les gens ne respectent pas les consignes de base (et qui sont inscrites sur un grand panneau à l’entrée) soit celles bien sensées de laisser l’endroit propre. Il y a du papier-cul partout dans les sous-bois. Le panneau menace de la fermeture du site si la propreté des lieux n’est pas maintenue. Il est donc de notre responsabilité à tous d’y voir. Ceux qui ne sont pas autonomes avec leur véhicule ne devraient pas boondocker ou du moins devraient se ramasser.

Bivouac Pancake Bay, Lac Supérieur

Thunder Bay, Ontario Sur RV Parky , WallMart

Manitoba, Winnipeg, Stationnement du Fort de Gibraltar  Sur iOverlander, GPS N 49o53.878′, W 97o7.446′. Bel emplacement, tranquille excepté en ce qui concerne les trains qui passent près du centre. Le fort est un site historique national, reconstruit dans les années 1970 par un groupe local. Il était fermé pour cause de COVID, mais plusieurs «figurants» en costume militaire d’époque étaient présents pour la pratique. Et c’est du sérieux!

Parking du Fort de Gibraltar, Winnipeg

Saskatchewan, Moose Jaw Sur iOverlander, Wakamow Valley Parking, GPS : N 50o22.904′, W 105o31.391′. Stationnement dans un superbe parc entouré de végétation, sentiers de randos (le sentier Transcanadien Trail traverse le parc) et de vélos, tables de pique-nique. Très tranquille, nous y étions seuls pour la nuit.

Wakamow Valley Parking

Saskatchewan, Parc national des Prairies —  Camping Bloc est, camping du Ruisseau-Rock : sanidump et eau potable au robinet pour petits contenants, électricité sur chaque site, toilettes sèches. 32,35 $ CAN (tx incl.)/nuit. Bloc ouest, camping de la Frenchman River: sanidump et électricité, eau potable au robinet pour petits contenants, toilettes sèches. 32,35 $ CAN (tx incl.)/nuit. Il y a également un camping «auxiliaire» beaucoup d’emplacements sans aucun services. 16 $ CAN (tx incl.)/nuit. Wifi disponible aux centres d’accueil. Possibilité de faire le plein d’eau potable gratuitement au camping de Val Marie. Important de s’inscrire auprès de l’un des centres d’accueil à l’entrée du parc à Val Marie ou à celui du Bloc est au début du séjour. Les deux campings comptent une vingtaine d’emplacements et sont à l’instar du parc entièrement dénudés. Super tranquille. Il y a beaucoup de chiens de prairie qui nous font bien sourire et de beaux couchers du soleil. 

Camping du Ruisseau Rock
Camping de la Frenchman River

17 commentaires sur “Le Parc national des Prairies, des Badlands pour les gentils

    1. Merci Renée! Comme tu dis, ce n’est pas du tout un bad endroit ;-). On est réellement contents de cette découverte inattendue. Tout comme de voir l’iguane fut un vrai coup de chance. Pour dire la vérité, si la fille devant nous ne l’avait pas aperçu avant nous, je pense qu’on serait passer tout droit. On l’a donc beaucoup remercié pour son «oeil de lynx». J’étais vraiment super contente. J’imagine qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui ont cette chance. Il est tellement petit.

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    1. Merci mon cher frère! Je peux te confirmer que les découvertes se poursuivent. On en profite mais là, il commence vraiment à faire froid depuis deux jours. Donc, on cherche des alternatives plus chaleureuses pour la suite. À suivre!

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  1. C’est vraiment beau et paisible. Vraiment une belle surprise d’être dans ce désert au Canada! J’imagine qu’on se sent tout petit. On avait hâte d’avoir de vos nouvelles et c’est un beau départ qui nous en met plein la vue. Bonne suite et bonne route!

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      1. Allô vous deux, je voulais juste savoir si vous arrivez à lire mes commentaires pour certaines des photos. Je pense que ça n’a pas fonctionner?

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  2. Encore une fois ,une aventure bien détaillée par le texte et les images. Paysages désertiques merveilleux et photos animalière à me rendre jalouse 🙂 !! C’est certain que vous n’avez pas fréquenté des endroits très peuplés mais j’espère que les règles sanitaires sont plus respectées en milieu urbain.

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    1. Merci Lise! En effet le monde animalier est plus que respectable dans ce parc et on a beaucoup apprécié, ce qui ne fut pas le cas pour les mesures sanitaires. Disons que nous mettons encore plus de dynamisme à suivre «Nos» mesures sanitaires depuis que nous sommes dans ce coin de pays et particulièrement dans les centre urbains. Comme on le mentionne, le masque n’est plus porté par personne sauf exception (genre le personnel de Parcs Canada). Alors on devait avoir l’air d’extraterrestres, mais en même temps, personne ne s’en préoccupait. C’est franchement aberrant ! Nous sommes en ce moment dans le coin de Banff, et là, c’est différent. Beaucoup plus à l’image du Québec par rapport au virus.

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  3. Coucou! Bien contente de pouvoir recommencer à vous suivre! J’adore les champignons qui se glissent d’entre les pierres vers le soleil, vous connaissez l’espèce? Bisouuus!

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